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44.70% des écossais pour l'indépendance de l'Ecosse

Perspective communiste

L'Ecosse ne sera pas indépendante. Les électeurs, appelés à se prononcer dans un référendum sur leur séparation d'avec le Royaume-Uni se sont majoritairement prononcés contre, jeudi 18 septembre. Malgré cet échec, les indépendantistes écossais sortent renforcés de ce scrutin

Après dépouillement des votes, le non a obtenu 2.001.926 suffrages (55,30%), au-delà des 1 852 828 voix nécessaires pour remporter le référendum, selon les chiffres officiels diffusés vendredi par la BBC. Le non remporte ainsi le référendum écossais par 55,30% contre 44,70% pour le oui.

Le leader des indépendantistes Alex Salmond a reconnu la défaite de son camp. « L'Ecosse a décidé, à la majorité, de ne pas devenir un pays indépendant », a-t-il dit lors d'une déclaration publique à Edimbourg. Il a appelé Londres à respecter le plus rapidement possible sa promesse de transférer davantage de pouvoirs à l'Ecosse.

Glasgow dit OUI à l'indépendance

Consolation pour les indépendantistes, le oui l'a emporté à Glasgow, plus grande ville d'Ecosse, à 53,49% des voix. Mais Edimbourg, la capitale, a massivement voté contre (61,10%). Le OUI l'emporte aussi à Dundee, 3ème ville du pays, avec 57.35% des voix. Dans la circonscription de North Lanarkshire (à l'est de Glasgow) le OUI l'emporte avec 51,07% des voix, idem dans la circonscription du West Dunbartonshire (nord de Glasgow) avec 53,96% pour le OUI.

Cette élection a mobilisé 84.59% des électeurs écossais.

44.70% des écossais pour l'indépendance de l'Ecosse
Une victoire politique pour les indépendantistes et un renforcement de l'autonomie

Intégrée au Royaume-Uni depuis 1707, l'Écosse a longtemps limité son indépendantisme à la célébration des batailles victorieuses du passé. Une part de plus en plus importante de la population y est toutefois devenue sensible depuis plusieurs décennies. L'Écosse a évolué vers une opposition à Londres sous l'ère Thatcher, rappelle The Guardian . Dans les années 1980, l'industrie, qui fit la richesse de l'Écosse, s'effondre. En plein crise économique et sociale, le gouvernement de Margaret Thatcher devient la cible des critiques.

L'Écosse devient un bastion travailliste et l'opposition à Londres renforce le parti indépendantiste Scottish national party (SNP). En mai 2011, les indépendantistes du SNP surprennent les Britanniques en remportant la majorité absolue au parlement d'Édimbourg. Les formations politiques traditionnelles -conservateurs, travaillistes et libéraux-démocrates- se trouvent reléguées au second plan.

Le scrutin signifie "la mort du statu quo", a reconnu par avance le Premier ministre David Cameron, chef de file du non. Avec ses alliés gouvernementaux libéraux-démocrates et le chef de l'opposition travailliste Ed Miliband, il a promis une autonomie accrue aux Ecossais s'ils renoncent à l'indépendance, sous forme de nouvelles prérogatives fiscales.

Le Oui à l'indépendance, un vote de classe ?

L’Humanité croit avoir la réponse… C’est la faute au « thatchérisme et au blairisme, les deux faces d’un libéralisme brutal et sauvage, qui a détruit l’État social, le Welfare State, bâti en 1945 dans la dynamique de la victoire contre le nazisme. Cette société cabossée, ces jobs mal payés et mal protégés par un droit du travail défaillant, cette Grande-Bretagne si dure aux petites gens sont de plus en plus rejetés en Écosse, politiquement plus à gauche que le reste de la Grande-Bretagne. Le ressort du vote oui à peu de choses à voir avec le nationalisme et le chauvinisme anti-anglais, estime encore le quotidien communiste. Il s’ancre en premier lieu dans la place occupée dans la société. C’est avant tout un vote de classe. »

Le Scottish National Party (SNP) s’affiche comme le héraut d’un combat contre l’ultralibéralisme du pouvoir central, dans la logique de sa campagne de 2011 pour l’Assemblée écossaise, dont il avait conquis une majorité de sièges tout en portant des revendications de «démarchandisation» de la santé et de l’éducation.


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