Perspective Com
90 ans des Jeunesses Communistes - l'anniversaire de la plus ancienne organisation communiste en France (partie 3)

Nicolas Maury

A l’heure du Front populaire (les années 1930)

Les années 1930 sont l’occasion d’un tournant important. La Section française de l’Internationale communiste (qui deviendra le P.C.F. en 1937) est dirigée depuis 1930 par Maurice Thorez, jeune homme de trente ans ; ce n’est pas sans conséquences, à terme, sur la J.C. Par ailleurs, le fascisme connaît un essor considérable : l’Italie est tombée en 1922 et l’Allemagne, terre où les partis ouvriers sont pourtant très forts et de vieille implantation, tombe en 1933. La France elle-même semble menacée par le fascisme en 1934 lorsque les ligues d’extrême droite se rassemblent et se dirigent contre l’Assemblée nationale. Sous l’impulsion de Maurice Thorez (trouvant un écho auprès du slovaque Eugen Fried et, surtout, du bulgare Georges Dimitrov), le Mouvement communiste international tout entier va se lancer dans un nouveau combat prioritaire : l’antifascisme. Pour mener à bien cet objectif, le rassemblement le plus large s’impose et c’est la logique des Fronts populaires.

90 ans des Jeunesses Communistes - l'anniversaire de la plus ancienne organisation communiste en France (partie 3)
Pour ce qui est de la J.C., cela se manifeste par le développement d’activités susceptibles de toucher de larges pans de la jeunesse : activités récréatives (ping-pong, pianos, dominos, billard, radio…) ou d’éducation populaire (bibliothèque, sorties de plein-air ou dans des lieux de culture, projections cinématographiques…). Dans le même sens sont créées de nouvelles organisations de jeunesse liées à la J.C. : l’Union des jeunes filles de France en 1936 sous l’impulsion de Danielle Casanova (qui mourra quelques années plus tard, déportée) ; l’Union des jeunesses agricoles de France en 1937, sous la houlette d’Albert Ouzoulias, Léo Figuères et Gaston Plissonnier ; l’Union des étudiants et lycéens communistes de France, fondée en 1938 et dirigée par Pierre Hervé. Cet élargissement tous azimuts en ce temps de constitution du Front populaire rencontre un succès allant au-delà de toutes les prévisions : les effectifs sont multipliés par 20 en quatre ans, passant de 4 000 à 80 000 entre 1933 et 1937.

A l’Internationale communiste des jeunes – dirigée à cette époque par celui qui est aussi le secrétaire de la J.C. française, Raymond Guyot –, des projets de vaste rassemblement sont formés et, pour la France, Raymond Guyot propose aux autres organisations de jeunesse de gauche une Fédération unique de la Jeunesse. La direction de la S.F.I.O., Léon Blum en tête, l’interdit aux Jeunesses socialistes et seule une fraction de la J.S. rejoindra la J.C. Côté Jeunesse ouvrière chrétienne (J.O.C.), tout rapprochement est prohibé par l’encyclique du pape Pie XI Divini Redemptoris. La Fédération unique de la Jeunesse ne naîtra pas mais les organisations de gauche travaillent davantage ensemble et de multiples congrès antifascistes de jeunes se réunissent de par le monde ; la J.C. y tient toujours une place de choix.

Première partie -> ICI
Seconde Partie -> ICI


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :