Perspective Com
À Aix, contre la nostalgie coloniale

Nicolas Maury

Des militants du PCF 
ont renommé le rond-point Bigeard du nom 
de Maurice-Audin - L'Humanité

Malgré la discrétion, c’est bien au son d’un classique du répertoire parachutiste de la guerre d’Indochine, « Si tu crois en ton destin », que fut inaugurée, en juin, une plaque au nom du général tortionnaire Bigeard, à Aix-en-Provence, quelques jours après son décès. Samedi, une cinquantaine de militants communistes et de l’Association des pieds-noirs progressistes a répliqué en organisant un rassemblement éclair pour rebaptiser ce rond-point Maurice-Audin, membre du Parti communiste algérien, militant anticolonialiste torturé par l’armée française et dont le corps n’a jamais été retrouvé. « Nous refusons de voir l’histoire réécrite à l’envers, la colonisation élevée au rang de bienfait pour l’humanité et les chefs de guerre tortionnaires élevés au rang de héros », a martelé Pierre Dharréville, secrétaire départemental du PCF des Bouches-du-Rhône.

Maryse Joissains-Masini, maire UMP d’Aix-en-Provence, « a l’habitude de courtiser la frange la plus droitière de la population et de mobiliser des associations proches des mouvances de l’Algérie française », explique encore Léo Purguette, secrétaire de la section PCF du pays d’Aix, à l’origine du rassemblement.

Fragilisée par l’annulation de l’élection municipale, en juin 2009, Maryse Joissains-Masini, qui a été réélue d’une courte tête, avait déjà souhaité renommer une rue de la ville, Jean Bastien-Thiry, lequel avait organisé, en 1962, l’attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle. En vain.

De même, la maire a également distingué le chanteur Jean-Pax Méfret, autre nostalgique reconnu de l’Algérie française, en le faisant citoyen d’honneur de la ville. « Elle cherche à flatter l’importante population de rapatriés en pensant que celle-ci est arc-boutée sur la nostalgie. C’est loin d’être le cas ! » s’insurge Léo Purguette.

L. S.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :