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A Grenoble, EELV, PG et PS, main dans la main pour la privatisation

Perspective communiste

A trois mois des Régionales, EELV et le PG en Isère démontre s’il le fallait en quoi le désaccord entre leur « Rassemblement Citoyen » (sic) et le Front de Gauche défendu par le PCF n’a rien à voir avec le cumul des mandats, mais repose bien sur de profondes divergences de fond

Privatiser les vélos, ça c’est écolo !

En l'occurrence, ces derniers jours, les élus communistes de la Métropole grenobloise se sont retrouvés bien seuls à défendre le service public de qualité de gestion des vélos de l'agglomération, MétroVélo, et ses salariés.

Jusqu'à présent c'était la Sémitag qui détenait le marché, une société d'économie mixte détenue à la majorité absolue l'opérateur public en charge des transports. Déjà dans les majorités socialistes précédentes, la Sémitag, qui gère aussi tout le réseau de bus, avait commencé à être vendue aux appétits du privé (Transdev).

Aujourd'hui, c'est un nouveau pas de franchi, cette fois par une majorité PS/EELV/PG.

La Sémitag vient de perdre la gestion du service de location de vélos au profit d'une entreprise privée Vélogik, installée à Lyon.

Une privatisation qui coûte 500.000 € de plus que le Service Public…

Or, le choix de ce nouvel exploitant interroge : Vélogik est plus cher de 500 000 euros (sur la tranche ferme) que la Sémitag et sous-calibrée par rapport au personnel et à son expertise : il faut être en capacité de gérer un parc de 5000 vélos. Nous n’irons pas jusqu’à soupçonner une éventuelle proximité politique entre les dirigeants de cette entreprise et les élus EELV, de la part de ceux qui ont si fortement dénoncés le « système Carignon », ça serait inconcevable…

Sachant que les salariés vont être d'office transférés de la Sémitag à Vélogik, en quoi garantiront-ils un meilleur travail dans la nouvelle structure par rapport à l'ancienne ?

De l'avis même de tous, le service rendu est excellent, MétroVélo étant positionné en 2nde position après Velib (vélos en location de Paris) et salué il n'y a pas si longtemps encore par celles et ceux qui aujourd'hui l'abandonne au privé sans état d'âme !

Messieurs Yann Mongaburu, Vice-Président EELV aux déplacements et Christophe Ferrari, Président de la Métropole PS, expliquent qu’ils ont à cœur le devenir de ces salariés... C'est certain qu'ils bénéficieront des mêmes droits en passant d'un organisme public à une SARL privée. Qui peut croire cela ?

Une telle politique venant du PS n’est pas surprenante, et même en cohérence avec les orientations gouvernementales d’Emmanuel MACRON : tout pour le privé, au détriment des usagers.

Venant d’EELV, elle rappelle la véritable nature de cet appareil politique : un vernis de « Gauche », mais une orientation fermement libéral en pratique.

Enfin, cet épisode confirme le constat déjà clair depuis la privatisation de GEG (service public local d’énergie) par la majorité grenobloise : le PG-Isère est désormais complètement satellisé par ses partenaires d’EELV, renvoyé à la position qu’occupe le PRG vis-à-vis du PS, un micro-appareil d’élus sans base militante et sans orientation propre. Bien loin des orientations du Front de Gauche…


Commentaires (2)
1. Alan Confesson le 23/09/2015 22:02
Comme d'habitude, on est très loin de la réalité et Nicolas Maury, qui déteste le PG et EELV plus que tout au monde, saisi la moindre opportunité pour raconter tout un tas d'horreur sans le moindre fondement.

Revenons au commencement : la CAO de La Métro, à laquelle participe un élu du PCF (Patrick Durand, élu du Pont-de-Claix) a voté à l'unanimité l'attribution de la DSP Métrovélo à une petite boîte régionale, Vélogik, au lieu de donner le marché à la Sémitag, qui est l'exploitant historique, présidé par... Jean-Paul Trovero, maire PCF de Fontaine (on commence à comprendre certaines choses). Les élus du groupe PCF/MRC se sont rendus compte au dernier moment que ça posait problème, et donc décidé de mettre le bronx en plein conseil métropolitain, alors que ça faisait des mois que c'était dans les tuyaux, et qu'à l'étape où on était rendus, le conseil métropolitain ne pouvait que valider le résultat de la CAO.

On est à des années lumières des débats sur GEG parce que cette fois ci le marché est attribué à une petite entreprise active uniquement sur la région et pas à un grand groupe du CAC40. Ironie du sort, Velogik ne pose pas toujours problème aux élus du PCF, puisqu'elle travaille avec des municipalités comme Vénissieux. Par ailleurs la Sémitag est une société anonyme de droit privé qui a pour actionnaire minoritaire Transdev qui, pour le coup, est vraiment une multinationale, incarnation du grand capital, etc. Enfin c'est une DSP de trois ans seulement, elle se terminera donc pendant la mandature.

Quant au prix c'est un faux argument : les CAO fonctionnent selon des règles strictes, régies par les lois sur les marchés publics. Elles attribuent une note globale en fonction de critères. La Sémitag était mieux notée sur le prix (quoi qu'il y aussi quelques subtilités techniques que je ne décrirais pas ici), mais moins bien sur la plupart des autres critères. Au final Vélogik a obtenu une meilleur note globale que la Sémitag. C'est mathématique et incontestable !

Cerise sur le gâteau, le scénario régie a été suggéré avant qu'on ne lance l'appel d'offre, et a été rejeté sans plus de cris d'orfraie y compris de la part du PCF !

Il y a une garantie de transfert de l'ensemble du personnel, donc socialement il n'y a pas de casse. Et je le répète, le PCF n'a pas moufté avant le conseil et son élu à la CAO a approuvé les conclusions de l'appel d'offre, comme tous les autres élus présent ce jour-là. Bref tout ça c'est surtout de la popol, de la mauvaise com', à trois mois des régionales la ficelle est quand-même grosse...
2. Nicolas Maury le 24/09/2015 09:01
Le 17 septembre, j'ai reçu pour information un tract du syndicat FO de la SEMITAG, intitulé:
LA VOLTE-FACE DU DIRECTEUR GÉNÉRAL,
LES SALARIÉS DE METRO/VÉLO EN DANGER

Dans ce tract, il était mentionné que lors du dernier CE (mardi 15 septembre 2015) le Directeur Général avait informé les organisations syndicales que les salariés concernés devaient partir avec le nouveau gestionnaire (VELOGIK)

Et FO de préciser: cette posture est inacceptable et provocatrice. Les salariés ne sont pas des objets qu’on déplace au bon vouloir de technocrates, sans se soucier de leur avis, de leur avenir et de tous ce qui en découle.

Les demandes du syndicat FO :

-Reclassement des salariés qui ne souhaitent pas quitter la SÉMITAG,
-Pour ceux qui veulent suivre VELOGIK, des garanties écrites sur le niveau des salaires et des acquis pour toute la durée de la Délégation,
-Et pour ceux qui ne feraient aucun choix, un départ négocié.

Aujourd’hui les agents de METRO/VÉLO, et demain pourquoi pas vous ?

Dans les prochains jours, un Comité d’Entreprise extraordinaire devrait avoir lieu afin d’éclaircir cette situation. Nous vous tiendrons informés de la suite à donner…
Si la direction ne respecte pas les engagements qu’elle avait pris, un préavis de grève sera déposé. La participation et la solidarité de nous tous seront nécessaire et indispensable. À suivre...

Lors d'une d'une Conférence de presse, les élus du groupe CCC «Communes, coopération et citoyenneté», présidé par Jean Paul Trovero annonçaient qu'ils voteraient contre cette privatisation.

http://eluspcfsassenage.over-blog.com/2015/09/la-voie-du-progres-ce-n-est-pas-la-privatisation-du-service-metro-velo.html[http://eluspcfsassenage.over-blog.com/2015/09/la-voie-du-progres-ce-n-est-pas-la-privatisation-du-service-metro-velo.html
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