À Hambourg, les Verts s’allient avec la droite (souvenez vous de Montreuil)
Perspective communiste
L’alliance avec les chrétiens-démocrates dans la cité-État suscite nombre d’interrogations au plan national et au sein même du parti écologiste
Sept semaines après l’élection de la nouvelle assemblée du Land de Hambourg, un accord a été trouvé entre les directions régionales du Parti chrétien-démocrate (CDU) et des Verts pour former l’exécutif de la cité-État. Ce type d’alliance au niveau d’un Land est une première.
Jamais jusqu’alors, dans l’histoire politique de la République fédérale, la droite n’avait formé de coalition gouvernementale pour diriger un Land avec les Verts.
Lors du scrutin du 24 février dernier, la CDU, qui dirigeait jusqu’alors la ville hanséatique en détenant une majorité absolue de sièges, avait enregistré un recul de huit points, passant à 42,6 % des suffrages. D’où la nécessité pour le bourgmestre sortant, Ole von Beust, de passer un accord avec une autre formation pour rester aux commandes de la grande cité portuaire.
Jamais jusqu’alors, dans l’histoire politique de la République fédérale, la droite n’avait formé de coalition gouvernementale pour diriger un Land avec les Verts.
Lors du scrutin du 24 février dernier, la CDU, qui dirigeait jusqu’alors la ville hanséatique en détenant une majorité absolue de sièges, avait enregistré un recul de huit points, passant à 42,6 % des suffrages. D’où la nécessité pour le bourgmestre sortant, Ole von Beust, de passer un accord avec une autre formation pour rester aux commandes de la grande cité portuaire.
Le partenaire « traditionnel », le Parti libéral (FDP), faisant défaut puisqu’il n’est pas parvenu à franchir le fatidique seuil des 5 %, les dirigeants de la droite, réticents à former une grande coalition avec les sociaux-démocrates comme à l’échelon fédéral, ont ouvert des négociations avec les Verts.
Ce choix exprime aussi
une volonté d’ostraciser Die Linke, qui a réussi, elle, à faire son entrée dans le Parlement avec 6,4 % des voix. Car il existe, de fait, une majorité
de gauche (SPD, Verts, Die Linke) dans la nouvelle assemblée, ces trois partis - comptant au total 65 de ses 121 sièges. Mais les Verts et le SPD local avaient exclu dès le départ toute forme d’accord.
L’alliance inédite CDU-Verts ne manque naturellement pas de susciter nombre de spéculations sur un éventuel rapprochement des écologistes avec la droite pour les élections du Bundestag qui auront lieu dans moins d’un an et demi. D’autant que plusieurs poids lourds de la CDU ont aussitôt affirmé que l’expérience serait « attentivement suivie depuis Berlin ». « Je suis convaincu, a souligné ainsi Friedbert Pflüger, dirigeant CDU à Berlin, que des coalitions CDU-Verts et même CDU-libéraux-Verts sont des options d’avenir. »
Après l’accord de grande coalition fédérale, signé fin 2005 par le SPD avec la CDU d’Angela Merkel, le partenariat CDU-Verts à Hambourg conforte un glissement progressif du spectre politique germanique vers la droite. Il reste que la décision de la direction des Verts suscite aussi beaucoup de remous à la base et dans l’aile gauche du parti écologiste.
Cette volonté des « partis du consensus néolibéral », selon l’expression d’Oskar Lafontaine, de tenir Die Linke systématiquement à l’écart - on sait que la formation a été également ostracisée in extremis en Hesse - pourrait s’avérer, in fine, très contre-productive. L’espace laissé vide à gauche semble en effet être toujours davantage empli par le nouveau parti, qui atteint désormais, dans les plus récents sondages, jusqu’à 14 % des intentions de vote au plan national.
L'Humanité
Ce choix exprime aussi
une volonté d’ostraciser Die Linke, qui a réussi, elle, à faire son entrée dans le Parlement avec 6,4 % des voix. Car il existe, de fait, une majorité
de gauche (SPD, Verts, Die Linke) dans la nouvelle assemblée, ces trois partis - comptant au total 65 de ses 121 sièges. Mais les Verts et le SPD local avaient exclu dès le départ toute forme d’accord.
L’alliance inédite CDU-Verts ne manque naturellement pas de susciter nombre de spéculations sur un éventuel rapprochement des écologistes avec la droite pour les élections du Bundestag qui auront lieu dans moins d’un an et demi. D’autant que plusieurs poids lourds de la CDU ont aussitôt affirmé que l’expérience serait « attentivement suivie depuis Berlin ». « Je suis convaincu, a souligné ainsi Friedbert Pflüger, dirigeant CDU à Berlin, que des coalitions CDU-Verts et même CDU-libéraux-Verts sont des options d’avenir. »
Après l’accord de grande coalition fédérale, signé fin 2005 par le SPD avec la CDU d’Angela Merkel, le partenariat CDU-Verts à Hambourg conforte un glissement progressif du spectre politique germanique vers la droite. Il reste que la décision de la direction des Verts suscite aussi beaucoup de remous à la base et dans l’aile gauche du parti écologiste.
Cette volonté des « partis du consensus néolibéral », selon l’expression d’Oskar Lafontaine, de tenir Die Linke systématiquement à l’écart - on sait que la formation a été également ostracisée in extremis en Hesse - pourrait s’avérer, in fine, très contre-productive. L’espace laissé vide à gauche semble en effet être toujours davantage empli par le nouveau parti, qui atteint désormais, dans les plus récents sondages, jusqu’à 14 % des intentions de vote au plan national.
L'Humanité