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A Rouen, Jean Luc Mélenchon appelle à « l’insurrection civique » le 18 mars

Perspective communiste

Jean-Luc Mélenchon a le sourire, mardi 6 mars. Après quelques jours de vacances, il est accueilli par une bonne nouvelle : un sondage CSA pour BFMTV le donne pour la première fois à 10 % d'intentions de vote. "La campagne franchit un cap, se félicite l'eurodéputé. Nous avons gagné nos gallons !"

Quelques heures plus tard, au Parc des expositions, la nouvelle est annoncée par Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti communiste, qui participe au meeting avec Martine Billard, la co-présidente du Parti de gauche (PG). "S'il y a un troisième homme dans cette campagne, ce sera Jean-Luc Mélenchon et personne d'autre !", s'est-il exclamé sous les applaudissements de plus de 7 000 personnes, 10 000 selon le Front de gauche.

Dans un discours de plus d'une heure, M. Mélenchon a particulièrement ciblé Marine Le Pen, rappellant son refus de débattre face à lui dans l'émission de France 2, Des Paroles et des actes, fin février. "Quand je parle, tu te tais ! Parce que tu as peur, parce que tu ne sais pas quoi dire", a-t-il lancé à la candidate frontiste. "Pour la première fois depuis trente ans, c'est la gauche qui fait baisser les yeux à l'extrême-droite", s'est-il félicité.

Jean-Marie Le Pen n'a pas non plus été épargné. M. Mélenchon a de nouveau indiqué qu'il ne débattrait pas avec le président d'honneur du Front national. "Ce ne sera pas moi. Je ne peux pas faire toute la famille", a-t-il ironisé, avant d'ajouter, en guise de réponse à une attaque de M. Le Pen, dimanche 26 février dans l'émission Radio France politique : "Non, les communistes n'ont pas de sang sur les mains. Le seul qu'ils aient, c'est celui de l'envahisseur qu'ils ont repoussé. Mais lui, M. Le Pen, il a du sang jusqu'aux coudes, celui des personnes qu'il torturait" pendant la guerre d'Algérie. Une déclaration qui pourrait valoir des ennuis au candidat du Front de gauche, M. Le Pen n'ayant pas hésité par le passé à entamer des procès contre les accusations plusieurs fois portées contre lui de torture en Algérie.

M. Mélenchon a également rebondi sur la polémique sur la viande halal lancée par Mme Le Pen et reprise par Nicolas Sarkozy. "Une histoire de fou" pour le candidat du Front de gauche : "Quand on commence avec halal, on continue avec casher et la République se trouve tout à coup confrontée à un débat qui nous ridiculise à la face de l'univers (...) Mais non, on n'attrape pas le judaïsme ni l'islam en mangeant de la viande", a-t-il lancé sous les rires du public. "La laicité, c'est la séparation des églises et de l'Etat, pas la séparation des abattoirs et de l'Etat, a-t-il poursuivi. Si vous est si gourmand de laicité, suivez le programme du Front de gauche !" Regonflé à bloc, il a également dénoncé une "convergence des programmes" du FN avec l'UMP, les deux partis étant qualifiés de "tenants du programme commun".

Le candidat du Front de gauche a enfin adressé un bon point à François Hollande, qu'il a "félicité" pour sa proposition de taxer de 75 % les revenus supérieurs à un million d'euros par an. "Plus nos rassemblements sont nombreux, plus les bonnes idées semblent se protager. On ne va pas s'en plaindre !", a-t-il lancé. Estimant que "c'est un bon début" pour François Hollande, l'eurodéputé s'est empressé d'ajouter : "A mon avis, il n'y a pas réfléchi avec toute la finesse technique que cette question appelle." M. Mélenchon juge en effet que le candidat socialiste devra revoir sa copie, l'écart entre les deux dernières tranches étant trop important. "Un impôt, ça doit être progressif ! C'est pour ça que nous proposons quatorze tranches", a-t-il plaidé. Quant à ceux à qui viendraient l'idée de quitter la France pour échapper à cet impôt, le candidat a une solution : "Nous les pourchasserons", a-t-il affirmé, avant de lire une liste de grandes familles industrielles vivant à l'étranger et qualifiées de "déserteurs fiscaux".

Appellant à une "insurrection civique", il a donné rendez-vous le 18 mars à ses partisans pour "prendre la Bastille et abolir les nouveaux privilèges de notre temps". "Plusieurs dizaines de personnes" sont attendues ce jour-là pour une marche qui partira de Nation et se conclura par un discours du candidat de la gauche radicale sur les institutions. "Vive la VIe République, vive la République, vive le socialisme et vive la France", a-t-il conclu avant d'entonner L'Internationale et la Marseillaise.


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