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À Toulouse, Mélenchon demande des comptes à Sarkozy

Perspective communiste

La place du Capitole était rouge hier soir à Toulouse où des dizaines de milliers de personnes (70 000 selon les organisateurs), débordant dans les rues adjacentes jusqu'à la place Wilson, ont assisté serrées comme des sardines au meeting de Jean-Luc Mélenchon

Pendant trente minutes, le leader du Front de gauche, costume noir, cravate rouge, a exhorté à la révolte contre ceux qui constituent à ses yeux la France des riches. « Vous qui chaque jour, puissants, venez nous demander des comptes, je vous demande, moi, des comptes pour le malheur que vous répandez ! »

Des comptes, il en demande à Nicolas Sarkozy dont le quinquennat se résumerait à « cinq années de souffrances, de grossièreté, de vulgarité et d'abaissement de la patrie ». Le nom du chef de l'Etat est copieusement hué par les militants du Front de gauche qui, en rangs serrés sous la pluie fine, arboraient des pancartes portant des inscriptions telles « Mélenchons-nous sans culotte » ou « Voter c'est bien, guillotiner c'est mieux ».

Le tribun du Front de gauche a parfois pris des intonations gaulliennes, appelant notamment les Français à reprendre leur souveraineté, « l'autre nom de la liberté » : « Quand il n'y a plus de souveraineté, l'insurrection citoyenne est un devoir sacré de la République ».

Cette « souveraineté » qu'il martèle, Jean-Luc Mélenchon veut la reprendre à l'Europe mais aussi à l'Otan. « La France doit quitter le commandement intégré de l'Otan et l'Alliance de l'Atlantique Nord elle-même. Si nous sommes élus, nous le soumettrons au référendum. Nous devons proposer une nouvelle alliance altermondialiste indépendante des Etats-Unis. » Du reste, selon Mélenchon, « la France de la VIe République que [nous] voulons n'est pas une nation occidentale, elle est une nation universaliste ». Au point d'aller ouvrir « la brèche par laquelle [nos] frères grecs vont quitter l'abjecte dictature de la finance ». Et c'est lyrique, avant que la foule n'entonne « l'Internationale » puis « La Marseillaise », que Jean-Luc Mélenchon, a conclu son discours : « Nous sommes au mois de germinal, les bourgeons gonflés de vie s'annoncent déjà et dans cette France belle et rebelle, viennent le temps des cerises et des jours heureux ». Un clin d'œil à la chanson de Jean-Baptiste Clément, celle de la Commune de Paris de 1871. L'air de la révolution.


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