A la résidence Jean-Zay d’Antony, les étudiants ne s’avouent pas vaincus
Perspective communiste
Quarante étudiants ont empêché la destruction, mercredi matin, d’un bâtiment de la résidence universitaire, après l’accord obtenu par le député UMP Patrick Devedjian
C’est une quarantaine de jeunes membres de l’Unef, de l’UEC ou simples résidents de la cité qui ont fait reculer bulldozers et autres engins de destructions, mercredi à Antony (Hauts de Seine). La société de chantier sensée détruire un bâtiment de la résidence universitaire Jean-Zay a du remballer son matériel devant la détermination des opposants. Originellement créé pour accueillir 2500 étudiants le complexe devrait à terme ne plus proposer que 1080 lits. Cette frénésie destructrice est l’aboutissement de plus de trente ans de tractations et de manipulations politiques orchestrées par l’UMP Patrick Devedjan, député et ancien maire d’Antony. « Cette cité ressemble a un kyste, je vais la démolir » déclarait l’élu en 1995. Dix ans plus tard il déposait un amendement permettant le transfert de propriété de la résidence universitaire à une collectivité territoriale et ce de manière gratuite. Ainsi la résidence Jean-Zay, auparavant propriété du CROUS, est devenue la propriété de la Communauté d’Agglomération des Hauts de Bièvre. Beaucoup de voix se sont élevées contre ce transfert jugé abusif. Mais le vendredi 28 juin, et après des années de tractations judiciaires, un accord est intervenu entre l’Etat, le Conseil Général des Hauts de-Bièvre et la communauté d’agglomération transférant la propriété de la résidence a cette dernière.
Nombreux sont les élus à voir se dessiner un triste scénario. « La communauté d’agglomération a désormais le pouvoir de détruire ces bâtiment et de vendre les terrains à la ville d’Antony. La ville pourra ensuite revendre les parcelles à un promoteur privé, et ce à prix d’or » s’inquiète François Meunier, conseiller municipal d’Antony. Un comble quand on sait que la cité représente plus de 16 % du parc étudiant d’Ile de France et que les résidences Crous n’accueillent que 3% des étudiants boursiers, faute de moyens. Patrick Devedjan a beau promettre la construction de 1.200 logements dans la communauté d’agglomération, Brigitte Gonthier-Morin, sénatrice CRC, s’avoue septique. « Rien n'est dit sur la localisation précise, ni la taille de ces futurs logements ». D’ailleurs en 2005 lors de la promulgation de l’amendement permettant le transfert de la cité, l’élu UMP avait déjà promis la construction de 3000 logements étudiants. « Il n’en a construit que 281 » relève François Meunier, dont le loyer est autrement plus haut que les 140 euros mensuels d’une chambre dans la cité Jean-Zay.
Ce mardi, les grues ont donc investi la résidence sous le regard éberlué des étudiants. Ni les associations, ni la région (farouchement opposée à ce projet de destruction), ni encore les élus d’opposition n’avaient été mis au courant de la démolition. « C’est le jour même qu’on nous a appelé pour nous signaler la présence de grues sur le terrain » raconte François Meunier.
http://www.humanite.fr/societe/la-residence-jean-zay-d-antony-les-etudiants-ne-s-545234
Nombreux sont les élus à voir se dessiner un triste scénario. « La communauté d’agglomération a désormais le pouvoir de détruire ces bâtiment et de vendre les terrains à la ville d’Antony. La ville pourra ensuite revendre les parcelles à un promoteur privé, et ce à prix d’or » s’inquiète François Meunier, conseiller municipal d’Antony. Un comble quand on sait que la cité représente plus de 16 % du parc étudiant d’Ile de France et que les résidences Crous n’accueillent que 3% des étudiants boursiers, faute de moyens. Patrick Devedjan a beau promettre la construction de 1.200 logements dans la communauté d’agglomération, Brigitte Gonthier-Morin, sénatrice CRC, s’avoue septique. « Rien n'est dit sur la localisation précise, ni la taille de ces futurs logements ». D’ailleurs en 2005 lors de la promulgation de l’amendement permettant le transfert de la cité, l’élu UMP avait déjà promis la construction de 3000 logements étudiants. « Il n’en a construit que 281 » relève François Meunier, dont le loyer est autrement plus haut que les 140 euros mensuels d’une chambre dans la cité Jean-Zay.
Ce mardi, les grues ont donc investi la résidence sous le regard éberlué des étudiants. Ni les associations, ni la région (farouchement opposée à ce projet de destruction), ni encore les élus d’opposition n’avaient été mis au courant de la démolition. « C’est le jour même qu’on nous a appelé pour nous signaler la présence de grues sur le terrain » raconte François Meunier.
http://www.humanite.fr/societe/la-residence-jean-zay-d-antony-les-etudiants-ne-s-545234
