Perspective Com
Accord-cadre Suisse-UE: une rupture nécessaire mais tardive! (Parti Communiste)

Perspective communiste

Déclaration du Parti Communiste de la Suisse Italienne.

Traduction Nico Maury

La décision du Conseil fédéral (organe exécutif de la Confédération suisse) d'abandonner les négociations sur l'accord-cadre avec l'Union européenne est extrêmement tardive mais substantiellement correcte: le gouvernement a enfin pris acte de la forte opposition politique, sociale et syndicale contre cet accord qui nous aurait enfermé dans la cage néolibérale de l'UE et du bellicisme des diktats de l'OTAN, sacrifiant notre neutralité et notre souveraineté, déjà limitées par les accords bilatéraux qui détruisent notre marché du travail et poussent constamment vers un processus délétère de libéralisation économique, notamment dans le domaine des services publics.

En particulier, nous rappelons que l'accord aurait entraîné un assouplissement fort des mesures d'accompagnement, jeté les bases d'une privatisation progressive des services publics, imposé une reprise du droit européen sous la menace de sanctions et soumis la Suisse à la compétence de la Cour de justice de l'UE: toutes les dispositions aurait été prises au détriment de la garantie des droits sociaux, du développement de l'économie nationale et de la sauvegarde des institutions démocratiques du pays.

Il faut cesser d'effrayer la population avec la bête noire du bien-être économique lié à Bruxelles: outre le fait que l'accès au marché européen est garanti par l'ALE et les accords de l'OMC, le bien-être de la Suisse ne doit pas dépendre de l'UE , une entité perpétuellement en crise, qui a poussé le peuple grec à la ruine il y a seulement quelques années, complètement incapable d'organiser une solidarité interne même minimale pendant la pandémie: l'UE, tant du côté politique qu'économique, est en bref tout simplement peu fiable pour les travailleurs.

Le Parti communiste répète depuis des années que pour sauvegarder la neutralité et l'indépendance de la Confédération, il est nécessaire de programmer une économie nationale productive tout en diversifiant nos partenaires commerciaux, c'est-à-dire en regardant d'abord et avant tout vers les marchés émergents de la zone euro-asiatique, zone économique de la nouvelle route de la soie et par la participation à la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (AIIB). C’est l’espace économique qui a de réelles perspectives de croissance et qui en même temps n’impose rien à notre pays, ni législatif, contrairement à ce que nous aurions dû digérer avec l’accord-cadre à caractère impérialiste que nous avons évité.


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