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Acta : la résistance continue

Perspective communiste

Malgré les reculades successives de plusieurs gouvernements européens (Pologne, République Tchèque, Allemagne, etc,..), la mobilisation a été forte aux quatre coins de l’Europe ce samedi 11 février 2012. En Allemagne, plus de 100 000 personnes ont défilé dans différentes villes. Malgré des températures avoisinant parfois les -25°C, en Autriche, à Bucarest, Sofia, Vilnius et dans beaucoup d’autres pays d’Europe de l’Est, les mobilisations ont également été nombreuses contre ACTA

Négocié entre les États-Unis, l’Union Européenne, le Japon, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Mexique, Singapour, la Corée du Sud, le Maroc et la Suisse, ACTA vise à lutter contre la contrefaçon au sens large, de celle des médicaments aux produits de luxe en passant par le téléchargement illégal et le partage de fichiers. Voyez à ce propos les positions du Front de gauche sur ACTA et les libertés numériques :

À Paris, ils étaient plus d’un millier à dénoncer l’accord anti-contrefaçon. Trois fois plus nombreux que lors du premier rassemblement il y a 15 jours, les manifestants, pour beaucoup « Anonymous », reconnaissables à leur désormais célèbre masque de Guy Fawkes, ont défilé pacifiquement entre Bastille et République. L’occasion d’aller à la rencontre de ses hacktivistes. Pour « AnonyMouse », étudiant en histoire et féru d’informatique, « plus que les libertés numériques, c’est la démocratie elle-même qui est en danger. Internet, c’est LE média du peuple. Et ce contre-pouvoir naissant, poursuit-il, fait peur aux catégories dominantes. Avec ACTA, elles ont cru venu le temps de prendre le contrôle du Net. Or il est trop tard. »

Sans Internet, point de salut

Emmitouflée dans un long manteau, une écharpe en cache-nez et le front couvert de son bonnet, une jeune femme reprend les slogans en chœur avec la foule. Venue seule, elle regrette de n’avoir pas pu réunir autour d’elle. Mais elle ne désespère pas : « Voyez en Espagne, c’est de l’adoption d’une loi type Hadopi qu’est né le mouvement des Indignés. Par la suite sont venues les revendications sociales. » Convaincue qu’il faut « en finir avec un système qui tombe le masque en montrant son caractère autoritaire », la jeune femme prend exemple sur les révolutions arabes et « le levier de mobilisations massives qu’a représenté Internet, en particulier les réseaux sociaux ».

Sylvain, 32 ans, lui, ne comprend pas. Pas franchement habitué des manifestations, il a tenu cette fois à marquer son mécontentement, « parce que ce sont les libertés individuelles qui sont menacées [...] Qu’est ce qui leur prend de faire ça ? Ils font déjà preuve d’autoritarisme en matière économique, voilà qu’ils veulent à présent restreindre les libertés. Non, là, y’en a ras-le-bol ! » Remonté, l’homme n’en reste pas là : « Les gouvernements ont tout à perdre à réguler Internet. Compte tenu de la situation explosive due à la crise, à la colère et à la contestation qui montent dans les opinions publiques, pour les dirigeants, la tentation est grande de recourir à la censure pour étouffer les contestations. [...] Mais que croient-ils ? », questionne-t-il, « que les citoyens ne sont pas vigilants ? Qu’on ne veille pas à la sauvegarde de nos libertés ? Nous sommes le peuple et c’est à nous qu’il convient de définir ce qui est d’intérêt général. Pas à des bureaucrates de la Commission européenne ou de je ne sais où. » Contraint de partir avant le terme de la manifestation, le point fermé rageusement, avant de s’éloigner, l’homme conclut : « Cette fois, on ne se laissera pas faire ! »



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