Perspective Com
Adoption de la nouvelle Constitution bolivienne

Nicolas Maury

Les élus de la Constituante ont approuvé le texte fondamental proposé par Evo Morales: « Enfin les indigènes, le peuple, vont récupérer leur patrimoine »

L’Assemblée constituante bolivienne a approuvé dimanche la nouvelle Constitution proposée par Evo Morales et la majorité présidentielle MAS (Mouvement vers le socialisme). L’opposition de droite, qui a préféré la confrontation au débat démocratique, a rejeté le texte fondamental, le jugeant « illégal ». Le parti Podemos de l’ancien président Quiroga, particulièrement, a choisi de ne pas participer au vote. Au total 160 des 255 parlementaires boliviens élus en 2006 ont participé à cette réunion de la Constituante organisée dans la ville andine d’Oruro (au sud de La Paz) et ont voté à la majorité requise des deux tiers des présents chacun des 408 articles du projet. Le texte doit être soumis à un référendum.

Depuis le mois d’août 2006, les Boliviens ont entamé un difficile processus d’élaboration de la Constitution du pays. Les enjeux sont énormes, rompant avec la politique élitiste et libérale héritée de cinq siècles de colonialisme en Bolivie. Reconnaissance d’un nouvel État « unitaire, plurinational, communautaire et laïque », autonomie départementale, contrôle des ressources naturelles, interdiction de toute « concentration économique », renouvellement des institutions (une chambre unique) : tous ces thèmes ont été au coeur des débats nationaux ces derniers mois.

L’Assemblée constituante a ordonné toutes ces propositions, non sans mal, après avoir subi les assauts pendant plusieurs semaines d’une oligarchie peu encline à céder une parcelle de son pouvoir. Elle a en outre exacerbé les sentiments « provinciaux », notamment dans les régions du Sud recelant de richesses (agriculture et hydrocarbures). Le gouvernement pourtant a fait des concessions. Aux termes de cette Constitution, le nouveau président de la République n’aura droit qu’à un seul mandat. Samedi, le bâtiment où siégeait l’Assemblée était protégé par des mineurs et des indigènes partisans d’Evo Morales. « Personne n’entrera ni ne sortira tant que la Constitution ne sera pas adoptée », affirmaient-ils, décidés à maintenir la garde « jusqu’au vote du dernier article ». Quinze heures auront été nécessaires pour l’approbation des 408 articles.

Le projet de Constitution avait été voté en première instance le 24 novembre dernier lors d’une session dans la ville de Sucre où de violents affrontements avec la police avaient fait trois morts et des centaines de blessés. Les habitants de Sucre et leurs dirigeants exigeaient que cette ville historique redevienne la capitale de la Bolivie. La nouvelle Constitution en a décidé autrement, ce sera La Paz.


Commentaires (2)
1. Ganou le 12/12/2007 17:49
bon dis donc, keskonsmarrrrr!!!!
2. Nicolas le 12/12/2007 19:27
Hé ?
Nouveau commentaire :