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Allemagne : Grèves dans le secteur du métal

Perspective communiste

Vu l’échec des négociations sur le nouvel accord sectoriel, le syndicat allemand du métal IG Metall a lancé plusieurs actions de grève dans toute l’Allemagne

Depuis le 1er mai, des débrayages spontanés sont organisés dans toute l’industrie métallurgique allemande. Dans certaines entreprises, les différents services débrayent à tour de rôle. Au bout de quelques jours à peine, le nombre de grévistes s’élevait déjà à 115 000.

Une hausse salariale de 6,5 %, des contrats fixes pour les jeunes diplômés et une limitation des contrats intérimaires sont leurs trois principales revendications. Les négociations sur un nouvel accord sectoriel, qui ont duré plusieurs mois, n’ont abouti à rien.
« Nous ne signerons l’accord que si nos trois revendications sont raisonnablement acceptées, a déclaré Berthold Huber, président du syndicat IG Metall. Les travailleurs réclament une part du gâteau qu’ils ont eux-mêmes préparé. » Si on ne parvient pas à un accord d’ici la Pentecôte, « l’IG Metall sortira le carton rouge et déclenchera une grève générale ».

« Un des conflits les plus féroces jamais connu »

Selon les patrons, les revendications des syndicats sont excessives, puisque de nombreuses entreprises ont enregistré cette année un chiffre d’affaires stagnant. Ils refusent d’aller au-delà de 3 % pour une convention collective de 14 mois, or cela suffit à peine à compenser la hausse des prix. Il n’y a en effet pas d’indexation des salaires en Allemagne. Quant aux contrats fixes et à une diminution des contrats intérimaires, les patrons ne veulent tout simplement pas en entendre parler. « C’est à l’entrepreneur de décider s’il engage et qui il engage. C’est un principe fondamental de l’économie de marché », a déclaré le patron des patrons, Hannes Hesse. Chez Porsche, le président du conseil d’entreprise, Uwe Hück, a reconnu « qu’ils allaient être confrontés à l’un des conflits les plus féroces qu’ils aient jamais connus ».

Il y a deux ans, la chancelière Angela Merkel ne tarissait pas d’éloges à l’égard du syndicat IG Metall, qui avait accepté un blocage des salaires. Un demi-siècle de cogestion avait effectivement poussé les syndicats allemands dans la voie du syndicalisme de concertation. Mais le temps de cette « excellente coopération » est bel et bien révolu. Ce 1er mai, 400 000 Allemands ont participé aux manifestations syndicales pour exprimer leur mécontentement.

Le problème des intérimaires est la principale préoccupation des grévistes. Selon IG Metall, BMW emploie de 11 000 à 70 000 travailleurs sous contrat intérimaire. Chez BMW à Leipzig, un tiers des travailleurs sont intérimaires. Ils ont le même salaire de base que leurs collègues, mais n’ont droit à aucune prime ni aucun avantage. Pour Horst Lischka du syndicat IG Metall, « l’idée est que BMW engage sous contrat fixe un grand nombre d’intérimaires ». Depuis 2009, chez BMW à Munich, les frais fixes de personnel ont en effet diminué, alors que les bénéfices continuent d’exploser. Pour Martin Franke, délégué chez Daimler à Berlin, « on ne veut pas de deux catégories de personnel ».

Hugo Franssen

http://www.ptb.be/weekblad/artikel/allemagne-greves-dans-le-secteur-du-metal.html


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