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Allemagne : les élections en Hesse et Basse-Saxe confirment la montée en puissance de DIE LINKE

Perspective communiste

Die Linke, le parti qui réunit depuis l’été dernier néo-communistes du PDS (ex-SED) et déçus de la social-démocratie, devrait rentrer aux Parlements de Hesse et de Basse Saxe, selon des résultats encore provisoires des élections régionales

Les chrétiens-démocrates (CDU) ont subi un très sérieux revers aux élections au Parlement du Land de Hesse. Le parti de la chancelière allemande a recueilli 36,8% des vois, contre 48,8% lors des dernières élections régionales en 2003, selon des résultats officiels provisoires. Il s’agit de sa plus mauvaise performance depuis 1966. La CDU se retrouve au coude-à-coude avec le SPD crédité de 36,7% des suffrages. Par conséquent, les deux blocs traditionnels se retrouvent chacun avec 42 sièges au Parlement. En Basse-Saxe, aussi, l’heure est à la déception pour la CDU. Certes, les chrétiens-démocrates y conservent une confortable majorité (plus de 50%), mais le parti a perdu plus de cinq points par rapport à 2003.

En fait, le grand vainqueur de ces élections régionales, c’est le parti de gauche, Die Linke, qui réunit depuis l’été dernier néo-communistes et déçus de la social-démocratie. Près de vingt ans après la chute du Mur de Berlin, le parti, emmené notamment par l’ex-ministre et transfuge du SPD Oskar Lafontaine, ont obtenu entre 7 et 7,1% des voix à l’élection de Basse-Saxe, et 5% en Hesse, selon les résultats provisoires. Sachant qu’il faut obtenir au moins 5% des voix pour siéger au Parlement, Die Linke décroche son ticket d’entrée dans les parlements de deux grands Etats régionaux de l’ouest de l’Allemagne. "C’est une sensation, un résultat extraordinaire !", a jubilé le secrétaire général de Die Linke, Dietmar Bartsch.

Les représentants de Die Linke avaient franchi pour la première fois les portes d’un Parlement dans l’ouest de l’Allemagne en mai 2007, en réunissant 8,4% des suffrages à Brême (nord), un mois avant l’acte de naissance officiel du parti, né de l’union du PDS héritier du communisme de RDA (SED) et du petit mouvement WASG implanté à l’ouest depuis 2005. Mais les grandes formations avaient alors relativisé la portée de ce score réalisé dans un Etat mineur et sur une terre de gauche. Le doublé de dimanche entérine incontestablement la montée du parti, qui menace de bouleverser l’échiquier politique, en gênant la formation de coalitions. Et ce d’autant plus que Die Linke pourrait bientôt siéger aussi au Parlement de Hambourg (nord) : il est crédité de 5 à 7% des voix à l’élection du 24 février.


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