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Amara Ram, le paysan communiste de Sikar à la conquête du Rajasthan

Perspective communiste

Le district de Sikar au Rajasthan est un bastion du communisme et est le lieu d'action d'un militant communiste et un dirigeant paysan de premier plan : Amara Ram, celui qui agite la paysannerie contre les nationalistes qui dirigent le Rajasthan - article et traduction Nico Maury

Amara Ram, est le Secrétaire d'Etat du CPI(M) au Rajasthan et le Président de All India Kisan Sabha (AIKS). Cet ancien député élu de 1993 à 2013, fils d'agriculteur, est aussi le leader d'un des grands mouvement paysan dans cet Etat et depuis 5 années il est actif pour faire respecter les droits des paysan.ne.s. "La lutte d'un peuple ne peut se faire sans le peuple" explique Amara Ram.

Sa carrière politique commence par des manifestations étudiantes au Collège (UFR) Shri Kalyan à Sikar. Il rejoint la Fédération des étudiants d'Inde (SFI), l'aile étudiante de CPI(M), et est élu président d'union d'étudiants en 1979. Après ses études universitaires, il a été élu sarpanch de son village (président ou maire), Mundwara, dans le district de Sikar, et cela à deux reprises.

Il est élu député de la circonscription de Dhod et de Danta Ramgarh pour l'Assemblée législative du Rajasthan de 1993 à 2013, mais est battu par l'Indian Congress.

Amara Ram a un leit-motiv, celui de vivre au plus prêt des réalités des gens. "Pour diriger des personnes, il faut vivre avec elles. Il faut avoir les pieds sur terre".

L'agitation paysanne

"Au cours des cinq dernières années, le mouvement des agriculteurs a franchi une étape nationale. La gauche a dirigé ce mouvement, unissant différentes factions d'agriculteurs et de syndicats" déclare Ram. Selon lui, les partis de gauche sont les seuls à lutter contre les politiques économiques et sociales du BJP aux niveaux national et dans les Etats.

En septembre 2017, Amara Ram prend la tête d'un grand mouvement d'agriculteurs au Rajasthan pour obtenir le remboursement des prêts des paysan.ne.s, un prix minimal. La All India Kisan Sabha (AIKS) développe son agitation autour de Sikar avec le "Sikar Kisan Andolan". Des milliers d'agriculteurs se réunissent et engagent un bras de fer avec le gouvernement. Très vite la mobilisation touche d'autres districts : Bikaner, Nagaur, Jhunjhunu, Churu, Hanumangarh, Shri Ganganagar, Alwar. Le 10 septembre, les autoroutes dans l’ensemble du pays sont bloqués. Les commerçants et de nombreuses organisations s’engagent dans le mouvement. Le 11e jour, toutes routes principales et secondaires de l'Etat sont bloquées.

Après deux jours de discussions, le gouvernement dans la nuit du 13 septembre accepte la demande des agriculteurs. En 13 jours, Amara Ram a fait plié les nationalistes et a complètement bloqué le Rajasthan.

Pas d'alliance avec l'Indian Congress

Bien que le BJP soit l'adversaire a abattre, le camarade Ram a exclus toute discussion avec l'Indian Congress. Pour le Congress n'est pas une alternative au BJP au Rajasthan. Il les accuse de colporter le doux Hindutva (idéologie nationaliste hindoue). "Le Congress est l'équipe B du BJP."

C'est pourquoi le CPI(M) ne fait pas partie des coalitions électorales avec l'INC à la différence du CPI. Ainsi, au Rajasthan, le CPI(M) a formé son troisième front, le "Loktantrik Morcha" avec le Samajwadi Party, le Janata Dal (S), et le Rashtriya Lok Dal.

Il voit un espoir de renaissance de la gauche avec le récent mouvement d'agriculteurs au Rajasthan, au Tamil Nadu et au Maharashtra. "La gauche doit être unie; c'est une nécessité absolue. En cinq ans, l'unité de la gauche est devenue plus forte, mais le chemin à parcourir est encore long. Les forces combattantes doivent s'unir".

Les élections doivent se dérouler bientôt et le CPI(M) sera présent dans 29 circonscriptions (sur 200) de l'Etat. En 2013, les candidat.e.s du CPI(M) avaient remportés 4,46% des voix (dans les 34 circonscriptions où ils se présentaient) et 269.002 suffrages.


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