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Amnistie sociale : le PS « capitule devant le MEDEF », selon les députés PCF

Perspective communiste

Les députés du Front de Gauche ont exprimé leur colère ce mardi après avoir appris que les députés socialistes souhaitaient que leur proposition de loi sur l'amnistie sociale soit renvoyée en commission

Les députés doivent décider jeudi quel sort réserver à la proposition de loi communiste d'amnistie sociale dont le gouvernement ne veut pas, au risque d'irriter encore plus le Front de gauche, mais aussi de créer quelques tiraillements au sein du groupe PS. Le texte prévoit d'amnistier certains délits commis lors de mouvements sociaux entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013, et passibles au maximum de cinq ans d'emprisonnement. Voté fin février au Sénat, avec à l'époque la neutralité bienveillante du gouvernement, cette proposition de loi vient jeudi dans l'hémicycle, dans le cadre d'une journée réservée aux textes communistes.

L'annonce il y a trois semaines que le gouvernement ne soutenait finalement pas ce texte a fait hurler le Front de gauche, soutenu par les écologistes sur cette question. La CGT avait vu dans le refus gouvernemental un "message désastreux au monde du travail".

Le jeu pourrait en effet être un peu risqué au groupe PS dont la cohésion avait déjà été mise à mal sur le projet de loi sur l'emploi, qui devrait être définitivement adopté par le Parlement mardi. L'amnistie est "plus modérée" que l'amnistie votée sous Chirac en 2002, avance André Chassaigne, président des députés du Front de gauche. Pour Harlem Désir, numéro un du PS, elle ne doit pas s'appliquer aux "violences". Venus en soutien, les écologistes font valoir les refus de prélèvements ADN de faucheurs volontaires, sur lesquels d'ailleurs le gouvernement n'a pas exclu une ouverture dans un texte ultérieur. "Je dis aux députés PS : on ne peut pas obéir aux ordres les plus idiots", a lancé le sénateur Jean-Vincent Placé.

Le président des sénateurs PS, François Rebsamen, est venu au renfort du texte. "J'encourage tout le monde à bien prendre connaissance du texte qui est strictement encadré et qui visait à rétablir dans leurs droits des syndicalistes qui n'avaient manifesté absolument pas de manière violente", avait-il expliqué.

La présidente des patrons, Laurence Parisot, estime d'ailleurs que cette amnistie sociale est « un appel au cassage ».

D'autres députés PS veulent que le texte du Front de gauche sur l'amnistie sociale, dont ne veut pas le gouvernement, soit renvoyé en commission pour "être retravaillé sérieusement", a dit mardi le porte-parole du groupe PS, Thierry Mandon. "Nous demandons à ce que ce texte soit renvoyé en commission", a déclaré Thierry Mandon au cours d'une conférence de presse à l'Assemblée alors que la proposition de loi FG, déjà votée au Sénat, doit être examinée jeudi."

Le président des députés Front de gauche, André Chassaigne, a estimé que le renvoi en commission de la proposition de loi sur l'amnistie sociale serait "une capitulation devant le Medef". "Le gouvernement donne le signal qu'il capitule devant les exigences du Medef", a déclaré devant la presse André Chassaigne, ajoutant qu'il s'agissait d'un "enterrement" du texte, et d'"un manque de courage".


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