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Andalousie : Le PSOE sombre, la gauche perd la majorité et l’extrême-droite perce avec 12 député.e.s

Perspective communiste

C'est un cataclysme en Espagne et en Andalousie. Pour la première fois depuis le retour de la "démocratie", le PSOE risque de perdre la direction de l'Andalousie et un parti ouvertement d'extrême droite (VOX) entre dans un parlement régional, et en force - article et traduction Nico Maury

C'est un tremblement de terre en Andalousie. Dirigée depuis 36 ans par le PSOE, la région autonome penche désormais à droite et à l’extrême droite.

Bien que les socialistes aient remporté les élections (27,95% des voix, soit une perte de 7,48 points par rapport à 2015), le PSOE perd 14 de ses 47 sièges et se retrouve dans l'incapacité de faire réélire Susana Díaz à la tête de la Junta. Les 17 élu.e.s de Adelante Andalucía (l'alliance de Podemos et IU), voir les 21 député.e.s de Ciudadanos ne permettent pas au PSOE d'avoir une majorité absolue (55 sièges minimum). La perte des élu.e.s socialistes a bénéficié à Ciudadanos et non à Adelande Andalucia.

Le Parti Populaire (PP), malgré sa défaite (20,75% des voix, soit un recul de 6,01 point), se retrouve en capacité de faire élire un gouvernement avec ses 26 sièges (-7). Il peut tenter de rallier Ciudadanos (21 sièges) et Vox (12 sièges).

Andalousie : Le PSOE sombre, la gauche perd la majorité et l’extrême-droite perce avec 12 député.e.s
Ciudadanos et Vox, la droite extrême et l’extrême droite s'imposent

Les deux formations qui s'imposent dans cette élection sont Ciudadanos et Vox, la droite extrême et l’extrême droite espagnole. Le Parti d'Albert Rivera et Ines Arrimadas progresse de +8,99 points et remporte 18,27% des voix. Son groupe parlementaire passant ainsi de 9 à 21 député.e.s. Ciudadanos se retrouve en situation de force et peut très bien permettre la constitution d'une coalition avec le PSOE ou le PP. Mais pour l'heure Ciudadanos va tenter de présenter une coalition pour chasser le PSOE de la Junta.

Vox, scission du Parti populaire, réalise une percée électorale. Avec 10,97% des voix (contre 0,45% en 2015), l’extrême droite entre au parlement andalous avec 12 élu.e.s. Alberto Garzon (Coordinateur d'IU) parle de "situation grave" à l'issue de cette percée électorale.

Andalousie : Le PSOE sombre, la gauche perd la majorité et l’extrême-droite perce avec 12 député.e.s
Vox porte un programme politique clairement centraliste (nos jacobins du dimanche apprécieront) refusant l’existence d'autonomie et de particularisme locaux (sont visés les basques et les catalans). Traditionalistes, et ultralibéraux, Vox s'inscrit pleinement dans la construction d'un état espagnol tel qu'il existait sous Franco. Le nationalisme espagnol, la catalanophobie, l'anti-immigration, le soutien aux forces de polices, le machisme et le maintient des valeurs traditionnelles (comme la tauromachie) sont le ciment idéologique de l'extrême-droite 2.0.

Les votes en faveur de Vox se situent dans les grandes villes et dans les villages de l'intérieur du pays. Une sociologie électorale intéressante et un vote exprimant aussi des intérêts contradictoires (entre les grandes villes et les villages ruraux).

Net recul de la gauche populiste et communiste

En 2015, Podemos et Izquierda Unida partaient séparées. Malgré cette division, les deux formations recueillaient 21,73% des voix (14,84% pour l'une et 6,89% pour la seconde) et 20 sièges (15 et 5 pour IU). Unies en 2018 dans la liste Adelante Andalucia, la gauche populiste et communiste ne recueille plus que 16,18% des suffrages (-5,55) et 17 sièges (-3).

Dans la province de Cadix, Adelande Andalucia (AA) perd 1 de ses 4 sièges, idem à Grenade avec la perte d'un siège sur les 3. Même situation à Malaga avec la perte d'un siège (4 sortant.e.s).

L'abstention a fortement progressé, elle passe de 36,06% à 41,35%.


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