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André Chassaigne (PCF) dénonce l"indifférence" du gouvernement aux "cris du peuple"

Perspective communiste

Le chef de file des députés communistes, André Chassaigne, a dénoncé jeudi une gestion "catastrophique" du gouvernement dans la crise des "gilets jaunes", lui reprochant son "indifférence" à l'égard des "cris du peuple", en défendant la motion de censure de la gauche

Le gouvernement, arc-bouté "sur les dogmes libéraux", a fait preuve d'"indifférence à l'égard des cris du peuple", a affirmé le premier signataire de la motion de censure PCF-LFI-PS à l'ouverture des débats à l'Assemblée, où étaient présents une centaine de députés.

Le mouvement des "gilets jaunes" qui "s'inscrit dans la longue lignée des grands mouvements populaires" traduit la "soif de justice des laissés-pour-compte de la répartition des richesses", a poursuivi M. Chassaigne.

"Alors que la situation méritait de déclarer immédiatement un véritable état d'urgence sociale, écologique et économique, vous avez attendu. Puis, vous vous êtes contentés, avec Emmanuel Macron, d'annoncer des mesures aussi trompeuses qu'insuffisantes", a-t-il accusé, insistant sur des annonces "ni justes, ni responsables".

"Aussi est-il de notre responsabilité de vous stopper dans votre course têtue en faveur du capital" avec une motion "pour obtenir votre démission", a poursuivi l'élu du Puy-de-Dôme, évoquant un exécutif "déconnecté du peuple".

Intervenant par la suite, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, a fait monter la tension, estimant que la majorité "aurait été bien inspirée" de reporter le débat suite à l'attentat de Strasbourg, ce que son groupe avait réclamé mercredi.

"Vous avez fait le choix cynique d'utiliser le drame pour mieux cacher la crise", a-t-il accusé, suscitant des protestations dans l'hémicycle et le départ de quelques élus de la majorité.

Le président de l'Assemblée Richard Ferrand (LREM) lui a vivement répondu que le groupe n'avait pas demandé ce report mercredi matin lorsque la date du débat a été actée. "S'il vous plaît n'invoquez pas le cynisme car le cynique chacun l'aura reconnu", a-t-il dit, suscitant des protestations à gauche.

"On ne va pas quand même subir vos humeurs!", a ensuite lancé cet ancien socialiste à M. Faure.

Sur la motion elle-même, M. Faure a estimé que les "gilets jaunes" ne méritent "ni arrogance, ni mépris".

Les réponses apportées par l'exécutif sont "insuffisantes et à contre-temps", a-t-il estimé, reprochant en outre au gouvernement d'être allé chercher l'inspiration "du côté droit de cet hémicycle", notamment avec le "retour" de la défiscalisation des heures supplémentaires.

"Monsieur le Premier Ministre, la maison brûle, mais le président regarde ailleurs. L'heure est venue de changer de cap", a encore affirmé l'élu socialiste.

La motion qui devait être soumise au vote des élus dans la soirée n'a aucune chance de faire tomber le gouvernement, les élus de gauche totalisant 62 voix, loin de la majorité des 577 députés.

AFP


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