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Après 3 ans d'intermède social-démocrate, le Sénat repasse à droite

Perspective communiste

Les revers électoraux de la gauche s'enchaînent. La droite a retrouvé la majorité au Sénat en dépit d'une relative résistance de la gauche lors des élections sénatoriales de dimanche, qui ont envoyé pour la première fois deux élus du Front national au palais du Luxembourg

Le PS, qui contrôlait le Sénat depuis les élections d'octobre 2011, pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, perd sa majorité et n'aura gardé le contrôle de la haute assemblée que trois ans.

La droite républicaine (UMP-UDI) totalisait ainsi 188 sièges, soit 13 de plus que la majorité absolue (175), la "gauche" 155 et le FN 2. Le sort de trois sièges (en Guyane, à Saint-Martin et en Polynésie) n'était pas encore connu.

Dans le détail, l'UMP a ainsi conquis 23 sièges à la gauche dimanche, pour 11 sièges perdus par rapport à 2008. L'UDI a, elle, arraché 8 sièges, pour 2 perdus. Le PS a tout de même remporté 8 sièges à la droite, mais il en a perdu 24.

Le PCF perd 3 sièges (Bouches-du-Rhône, Rhône, Allier) et en conserve 2 (Seine Maritime et Côte d'Armor).

De nombreuses défaites symboliques

Le vice-président PS de la commission des lois de la précédente mandature, Jean-Pierre Michel, sénateur depuis 2004, a ainsi été battu en Haute-Saône, et les adversaires du gouvernement y voient la sanction directe de la politique de la majorité. Présenté comme le «héraut des homos» par Le Monde dans un portrait publié en 2013, Jean-Pierre Michel avait été rapporteur de la loi sur le mariage pour tous lors de la discussion du texte au Sénat, après avoir déjà été le rapporteur du Pacs à l'Assemblée à la fin des années 90.

Le président du PRG, Jean-Michel Baylet, est largement battu dans le Tarn-et-Garonne. Un échec inattendu pour celui qui avait élu pour la première fois à ce poste en 1986, et qui avait fait partie des six candidats à l'investiture présidentielle lors de la primaire ouverte de 2011 (0,64% des voix). «Il sait bien que son parti jouit d'une marge de manoeuvre plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur d'un gouvernement qu'il rêve toujours d'intégrer. Les conditions de sa nomination à un poste régalien n'étaient pas remplies lors du remaniement du mois d'août. Mais Jean-Michel Baylet ne désespère pas», expliquait L'Express avant le scrutin. Cela va devenir plus compliqué...

Jean-Pierre Chevènement ne se représentait pas cette fois, mais son bastion, le Territoire de Belfort, bascule: l’UMP Cédric Perrin y est élu au premier tour, avec 52,59% des voix. La gauche contrôlait le seul siège de sénateur du département depuis... 1948.

Le maire de Tulle Bernard Combes, candidat en Corrèze, a été battu au second tour. Une défaite symbolique sur les terres de François Hollande puisqu'il est également, depuis juin 2012, conseiller du président à l’Elysée, en charge des relations avec les élus.

Deux anciens ministres du gouvernement Ayrault ont également été battus: Thierry Repentin, ministre de la Formation professionnelle puis des Affaires européennes, en Savoie; Anne-Marie Escoffier, ministre de la Décentralisation, dans l'Aveyron.


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