Au Bengale, le CPI et le CPI(M) récupèrent 310 sièges locaux volés en 2011
Perspective communiste
Vous n'y comprenez rien à la politique en Inde c'est normal. Tout est question de rapport de force, de prise en compte de la volatilité de l'électorat (qui peut basculer d'un extrême à un autre en quelques mois) et enfin de la capacité à tenir le terrain face à son adversaire. Au Bengale Occidental, malgré le revers massif subit par le Left Front, les militant.e.s du CPI et du CPI(M) récupèrent leurs sièges volés en 2011, à la surprise de nombreux analystes politiques - article et traduction Nico Maury
La politique en Inde, et notamment au Bengale Occidental, est très violente.
Lors des élections de 2011, le Trinamool Congress (AITC) renversait le pouvoir communiste local et s'emparait (illégalement) des sièges locaux du CPI(M). A l'issue des élections législatives indiennes, l'AITC remportait une victoire à la Pyrrhus avec seulement 22 des 42 circonscriptions de l'Etat (-12), cela au profit du BJP (18 sièges + 16).
Quelques jours après la proclamation des résultats des élections de 2019 à Lok Sabha, les cadres du Parti communiste d'Inde (marxiste) ont capturé plus de 160 bureaux du Trinamool Congress (AITC) dans plusieurs districts du Bengale occidental. Le Parti communiste d'Inde (CPI) récupérant de son côté 150 bureaux ces quatre derniers jours.
Dans la politique violente du Bengale occidental, il est devenu courant pour les cadres des partis gagnants de sacager les bureaux d'un parti rival et de l'occuper illégalement.
"Politique de vengeance"
Cela fait partie de la culture de la «politique de vengeance», qui inclut des violences contre les militant.e;s d’un parti vaincu. En 2011, après la victoire de l'AITC, ses cadres ont capturé plus d'un millier de bureaux appartenant aux partis du Left Front.
Dans les districts et localités de Dinhata, Bhetaguri, Cooch Behar, Dewandighi, Bhedia à Burdwan, Mahesh, Hooghly, Habra et Duttapukur Nord, les cadres et militant.e.s du CPI(M) ont profité de la défaite de l'AITC pour réoccuper les bureaux volés en 2011. "Depuis que les résultats des élections sont connus, la situation de Trinamool est devenue mauvaise et nous en profitons" déclare le militant communiste Babu Mukherjee.
Babu Mukherjee explique que le BJP n'a pas "directement aidé le CPI(M). Mais les dirigeants locaux du BJP nous soutiennent indirectement. Ils nous ont dit que si quelque chose se passait mal, ils viendraient en renfort". Dans certains endroits ,des bureaux de l'AITC ont été capturé et ont été remis aux dirigeants locaux du CPI(M).
Cette situation parait paradoxale tant l'opposition entre le CPI(M) et le BJP est forte, mais une grande partie des partisans de gauche ont voté pour le BJP lors de ces élections, histoire de donner une leçon à Mamata Banerjee. Cette situation expliquant l'éradication du Left Front électoralement (7,8%), mais la bonne santé des organisations de masse du Left Front.
L'électorat de gauche a sanctionné le Trinamool congress
Sujit Jana, jeune leader du CPI(M) de Medinipur, explique que "nous voulions d'abord vaincre Mamata. Nous savons que seul le BJP pouvait vaincre Trinamool. Tous les membres du CPI(M) ont donc voté pour le BJP" Le jeune leader rajoutant "la victoire du BJP a affaibli l'AITC et nous a donné de l'oxygène pour le combattre."
Même son de cloche du côté de Dipak Roy, un autre membre du CPI(M) qui déclare : "Après la bonne performance du BJP au Bengale occidental, le Trinamool a été relégué au second plan. Moralement, ils ont perdu du terrain au Bengale. Par conséquent, nous profitons des situations". Il explique aussi la défaite du left Front : "nos électeurs ont voté pour le BJP. Ils ont assisté aux rassemblements et aux réunions du CPI(M), mais ont voté pour le BJP. Maintenant, lorsque nous récupérons les bureaux d'AITC, leurs militant.e.s ne s'opposent plus à nous."
Défection au Trinamool Congress
3 députés et 50 conseillers locaux appartenant au Trinamool Congress ont rejoint le BJP à l'issue des élections. Dans les municipalités de Kancharapra, Halishar et Naihati dans le district de North 24 Paraganas, dans le sud du Bengale, le BJP est désormais aux commandes de villes par la défection d'élus de l'AITC.
Lors des élections de 2011, le Trinamool Congress (AITC) renversait le pouvoir communiste local et s'emparait (illégalement) des sièges locaux du CPI(M). A l'issue des élections législatives indiennes, l'AITC remportait une victoire à la Pyrrhus avec seulement 22 des 42 circonscriptions de l'Etat (-12), cela au profit du BJP (18 sièges + 16).
Quelques jours après la proclamation des résultats des élections de 2019 à Lok Sabha, les cadres du Parti communiste d'Inde (marxiste) ont capturé plus de 160 bureaux du Trinamool Congress (AITC) dans plusieurs districts du Bengale occidental. Le Parti communiste d'Inde (CPI) récupérant de son côté 150 bureaux ces quatre derniers jours.
Dans la politique violente du Bengale occidental, il est devenu courant pour les cadres des partis gagnants de sacager les bureaux d'un parti rival et de l'occuper illégalement.
"Politique de vengeance"
Cela fait partie de la culture de la «politique de vengeance», qui inclut des violences contre les militant.e;s d’un parti vaincu. En 2011, après la victoire de l'AITC, ses cadres ont capturé plus d'un millier de bureaux appartenant aux partis du Left Front.
Dans les districts et localités de Dinhata, Bhetaguri, Cooch Behar, Dewandighi, Bhedia à Burdwan, Mahesh, Hooghly, Habra et Duttapukur Nord, les cadres et militant.e.s du CPI(M) ont profité de la défaite de l'AITC pour réoccuper les bureaux volés en 2011. "Depuis que les résultats des élections sont connus, la situation de Trinamool est devenue mauvaise et nous en profitons" déclare le militant communiste Babu Mukherjee.
Babu Mukherjee explique que le BJP n'a pas "directement aidé le CPI(M). Mais les dirigeants locaux du BJP nous soutiennent indirectement. Ils nous ont dit que si quelque chose se passait mal, ils viendraient en renfort". Dans certains endroits ,des bureaux de l'AITC ont été capturé et ont été remis aux dirigeants locaux du CPI(M).
Cette situation parait paradoxale tant l'opposition entre le CPI(M) et le BJP est forte, mais une grande partie des partisans de gauche ont voté pour le BJP lors de ces élections, histoire de donner une leçon à Mamata Banerjee. Cette situation expliquant l'éradication du Left Front électoralement (7,8%), mais la bonne santé des organisations de masse du Left Front.
L'électorat de gauche a sanctionné le Trinamool congress
Sujit Jana, jeune leader du CPI(M) de Medinipur, explique que "nous voulions d'abord vaincre Mamata. Nous savons que seul le BJP pouvait vaincre Trinamool. Tous les membres du CPI(M) ont donc voté pour le BJP" Le jeune leader rajoutant "la victoire du BJP a affaibli l'AITC et nous a donné de l'oxygène pour le combattre."
Même son de cloche du côté de Dipak Roy, un autre membre du CPI(M) qui déclare : "Après la bonne performance du BJP au Bengale occidental, le Trinamool a été relégué au second plan. Moralement, ils ont perdu du terrain au Bengale. Par conséquent, nous profitons des situations". Il explique aussi la défaite du left Front : "nos électeurs ont voté pour le BJP. Ils ont assisté aux rassemblements et aux réunions du CPI(M), mais ont voté pour le BJP. Maintenant, lorsque nous récupérons les bureaux d'AITC, leurs militant.e.s ne s'opposent plus à nous."
Défection au Trinamool Congress
3 députés et 50 conseillers locaux appartenant au Trinamool Congress ont rejoint le BJP à l'issue des élections. Dans les municipalités de Kancharapra, Halishar et Naihati dans le district de North 24 Paraganas, dans le sud du Bengale, le BJP est désormais aux commandes de villes par la défection d'élus de l'AITC.