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Au Venezuela, une loi sur l'éducation continue la marche au socialisme du XXIème siècle

Nicolas Maury

Une récente promulgation d'une loi organique d'éducation renforce le contrôle de l'Etat vénézuélien sur l'école et l'université. Ces lois font partie d'un ensemble législatif visant a confirmer le Socialisme avant le 15 décembre 2009

Ce long texte instaure le concept d'un "Etat enseignant" dont les nombreuses compétences - 44 au total - découlent de la "doctrine bolivarienne". Cette dernière, dont l'enseignement sera obligatoire dans tous les établissements, publics et privés, inspirera une partie des programmes, au service d'une "nouvelle culture politique fondamentale".

-Un rôle d'éducation civique pour les écoles et Universités: Un rôle "pédagogique libérateur pour une nouvelle citoyenneté" sera exercé dans les écoles par les "conseils communaux", des associations de voisinage contrôlées par le pouvoir, et promues "agents d'éducation".

-Cursus scolaire et laïcité de l'enseignement: L'Etat contrôlera de plus près les carrières universitaires et pourra même inviter les futurs diplômés à travailler dans les secteurs stratégiques jugés "prioritaires " par "le plan de développement de la nation". L'Église proteste contre la disparition de toute mention d'un enseignement catholique facultatif.


L'enseignement scolaire devra inclure "une analyse critique des moyens de communication" ; les médias ne pourront publier des informations qui "terrorisent les enfants" ou "portent atteinte aux saines valeurs du peuple vénézuélien". Un autre élément de la loi peut être qualifié de progressiste dans la mesure où l'enseignement est obligatoire, gratuit et garantit la justice sociale, l'équité, la tolérance, le respect des valeurs multiculturelles, interculturelles. Ce sont des choses qu'on trouve dans de nombreux pays européens. C'est quelque chose de progressiste, un enseignement généralisé à tous les enfants, conformément à la Constitution vénézuélienne. Cela n'a rien de révolutionnaire pour un Européen mais dans le contexte vénézuélien, cela peut-être considéré comme une loi étatiste, ce que disent d'ailleurs les critiques.

Le chef de l'Etat ne cache pas la dimension politique du nouveau texte. Cette loi, "libératrice", souligne-t-il, facilitera l'avènement "de la femme nouvelle, de l'homme nouveau, de la société socialiste". Pour Hugo Chavez, "si la bourgeoisie crie, c'est parce que cette loi est bonne". Ces derniers jours, face aux centaines de manifestants antichavez, des milliers partisans du gouvernement scandaient dans les rues de Caracas un slogan sans équivoque : "L'éducation d'abord pour le fils d'ouvrier, ensuite pour le fils de bourgeois."

Le socialisme est en marche. Une loi foncière autorise l'Etat à exproprier les terrains urbains "sous-utilisés". Une loi économique va créer des "propriétés collectives".


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