Perspective Com
Autoritarisme et contestation sociale

Nicolas Maury

Nicolas Sarkozy parle de « guerre nationale », mais les Français sont loin d’être en guerre

C’est lui qui vient d’enfiler ses habits de combat pour défendre coûte que coûte les décisions contestées de son gouvernement. Le président est manifestement sur la défensive et joue de l’intimidation pour rendre impossible la contestation de ses décisions. L’étape qu’il vient de franchir est extrêmement grave et tout démocrate, tout repu­blicain doit être alarmé par la situation qu’il tente de créer. Les mesures envisagées, telle que la déchéance de nationalité, sont gravissimes car anticonstitutionnelles. Il s’agit de les mettre en échec sans état d’âme car ce sont les fondements de la République et de notre conception de la liberté qui sont en cause.

Nicolas Sarkozy cherche, par ces mesures, à annihiler 
la contesta­tion sociale.

Depuis le début de l’année, le pays a été confronté à un choix face à la crise économique et sociale. On voit bien qu’aujourd’hui entre une défense jusqu’au-boutiste des privilèges des grandes fortunes et les principes d’égalité, Nicolas Sarkozy a choisi son camp. Il veut empêcher la remise en cause des décisions qu’il a prises, notamment sur le dossier des retraites. Il est frappant de constater qu’au moment où il a décidé d’engager des actes spectaculaires et dangereux en matière sécuritaire, le gouvernement fermait les portes de la commission des Affaires sociales sur les retraites aux médias. Il y a d’un côté une politique spectacle sans aucun résultat qui tente d’impressionner les Français, et, de l’autre, une politique du secret et du mensonge sur les intentions du gouvernement en matière sociale. Il profite également de la trêve estivale.

Comment maintenir la pression sur le dossier des retraites, par exemple?

Les communistes vont mener la bataille de front. Durant l’été, il faut compter sur la mobilisation pour la défense des libertés. À ce titre, l’initiative prise par la Ligue des droits de l’homme est la bienvenue. En ce qui concerne la mobilisation contre le projet de loi sur les retraites, le PCF prépare activement la journée d’action du 7 septembre. Nous allons continuer de faire signer la pétition lancée en soutien à la proposi­tion de loi des députés communistes et du Parti de gauche. Au regard du rythme des signatures, nous atteindrons probablement plus de 100 000 soutiens à la fin du mois d’août. Il existe une grande adhésion populaire à l’égard de cette pétition. Je pense que c’est ce qui inquiète le pouvoir. La droite sait que nous allons vers une rentrée sociale où sa politique sera très largement contestée et il veut court-circuiter cette mobilisation, la faire dériver. Le pouvoir essaye de modifier le débat politique de la ren­trée. Ne pas tomber dans ce piège, c’est mener de front la mobilisation pour les libertés et celle qui concerne les retraites.

Au fond, c’est une seule et même question qui est posée : l’égalité de chaque citoyen devant les libertés et les droits sociaux


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