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Autriche. Le candidat écologiste remporte la présidentielle contre l'extrême droite

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L'extrême droite autrichienne a perdu dimanche son pari de décrocher la présidence de la République sur fond de poussée populiste en Europe, son candidat Norbert Hofer essuyant, selon les projections, une nette défaite face à l'écologiste Alexander Van der Bellen

L'ancien ancien dirigeant des Verts autrichiens et ex doyen de la faculté d'économie de Vienne s'est réjoui de la victoire d'une "Autriche pro-européenne". Alexander Van der Bellen, 72 ans, crédité de 53,3% des voix, contre 46,7% au leader du du Parti de la liberté (FPÖ) d'extrême droite, M. Hofer.

Le score du candidat écologiqte marque une nette progression après les 50,3% des voix obtenus lors du scrutin initial le 22 mai. Ce résultat avait été annulé en raison d'irrégularités procédurales, à la suite d'un recours du FPÖ. Cette fois-ci, le parti d'extrême droite a fait savoir qu'il ne contesterait pas les résultats. Le résultat officiel ne sera proclamé que lundi. Ce résultat marque aussi un revers pour un camp populiste galvanisé par le Brexit en juin et la victoire de Donald Trump à la présidence américaine il y a un mois. Les partisans de Van der Bellen, qui ont explosé de joie à Vienne, ne cachaient d'ailleurs pas leur surprise: "Nous pensions tous que Hofer allait gagner", avouait David Sheata, un étudiant de 20 ans.

Le vainqueur a attribué son succès "à l'engagement de dizaines de milliers de gens", indépendants des partis, qui ont organisé la mobilisation en sa faveur, notamment sur les réseaux sociaux.

Les réactions soulagées se sont enchaînées en Europe: "bonne nouvelle pour l'Europe" selon le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni; "clair message pro-européen" pour le président du parlement européen Martin Schulz. "Le peuple autrichien a fait le choix de l'Europe et de l'ouverture", s'est félicité le président français François Hollande dans un communiqué, tandis que le chef de la diplomatie allemande Frank Walter Steinmeier a vu dans ce résultat un "bon présage pour l'Europe".

Même si les fonctions du président de la République autrichien sont essentiellement protocolaires, une élection de Norbert Hofer aurait constitué pour la première fois l'arrivée d'un candidat d'extrême droite à la tête d'un Etat européen depuis la guerre. A ce titre, elle était très observée par les partis alliés du FPÖ au niveau européen, le Front national (FN) en France ou le parti pour la Liberté de Geert Wilders aux Pays-Bas, deux pays où se tiendront des élections nationales en 2017.

La grande coalition entre sociaux-démocrates (SPÖ) et conservateurs (ÖVP) au pouvoir à Vienne depuis 2007, avait été éliminée dès le premier tour, le 24 avril. Plusieurs ténors de ces deux partis, dont le chancelier social-démocrate Christian Kern, avaient soutenu M. Van der Bellen.

L'Humanité


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