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Avion : des militants communistes au commissariat pour s’expliquer après leur action anti-expulsion

Perspective communiste

Ils sont élus ou directeur de cabinet. Leurs points communs, être communistes et avoir empêché une expulsion le 21 avril dernier, quitte à s’opposer à la police. Cette action leur vaut de devoir s’expliquer devant une enquêtrice du commissariat de police d’Avion. De quoi renforcer encore la mobilisation

Jean-Marc Tellier, maire d’Avion ; Jean Létoquart, premier adjoint, Cathy Apourceau, conseillère municipale et présidente de l’association des élus communistes et républicains ; David Gosselin, président du groupe communiste ; Bruno Gosselin (son frère), directeur de cabinet du maire d’Avion.



Ils sont cinq à devoir s’expliquer devant une enquêtrice. Raconter comment ils ont vécu cette matinée du 21 avril dernier, quand ils se sont opposés à une expulsion locative. La première à passer, ce lundi matin, Cathy Apourceau. Les autres suivront toute cette journée de mardi. Et mercredi aussi.

Alors pour marquer le coup, ils étaient bien deux cents à se rassembler devant la mairie d’Avion. Prêts à partir en cortège jusqu’au commissariat. Mais l’avocat de la bande des cinq leur a déconseillé. Pour éviter qu’on leur reproche de nouveaux faits. Leur action du 21 avril leur a déjà convoqués pour répondre de « manifestation illégale, abus de pouvoir et violences aggravés ».

Unis dans cette nouvelle lutte, les communistes sont droits dans leurs bottes.Ils ne regrettent rien, sont prêts à remettre le couvert quand il le faudra.



À la sortie de son audition, vers 1 2 heures, Cathy Apourceau se disait toujours aussi sereine. Alors que Me Bernard Rapp s’interrogeait sur la portée politique de telles convocations. Car ces convocations ont toutes (sauf celle de Jean Létoquart qui n’est jamais arrivée) été remises à la mairie et non au domicile des intéressés. De quoi renforcer encore l’envie de combat contre les expulsions locatives. « Nous sommes dans un État policier qui veut nous donner une leçon ; on veut nous prendre en exemple. » clame Jean-Marc Tellier devant ses camarades rassemblés.

En apprenant tardivement sa convocation, Jean Létoquart est lui aussi remonté : « Dans la section nous sommes 350. Si ce ne sont pas les cinq convoqués qui mènent la lutte, ce seront les autres. Il ne faut pas sous-estimer la force des militants ! »

« Sans eux, je serais à la rue »

C’est en venant en aide à sa famille, que les militants communistes se sont opposés aux policiers. Ce qui leur vaut leur convocation au commissariat. Hier, la mère de famille était à son tour venue soutenir ceux qui avaient été là pour elle. Choquée par la tournure de l’affaire. Gênée aussi.

« C’était indispensable que je vienne. À mon niveau, c’est tout ce que je peux faire. Je ne m’attendais vraiment pas à ça... » Pas plus qu’elle ne s’attendait à voir les déménageurs, les huissiers, la police débarquer comme ça. « Je sais très bien que je suis en faute, que je devais partir. Mais si j’avais eu un courrier me donnant une date, j’aurais eu le temps de me retourner. Et bien sûr j’aurais rendu les clefs. »

Alors elle remercie les élus qui lui ont permis de rester deux mois durant dans son logement après avoir réussi à négocier avec le bailleur, Maisons et Cités, un répit. « Sans eux, je serais à la rue, SDF. Je veux juste partir dignement. Je n’ai plus rien à perdre. J’ai déjà tout perdu. Je me sens humiliée, honteuse. » En début de semaine prochaine, elle doit visiter un logement avec la mairie.

L’enquête à son tout début


Au commissariat d’Avion, une fonctionnaire de police est spécialement dédiée à cette enquête. C’est elle qui entendra toutes les personnes présentes le jour de l’expulsion de la famille avionnaise. Une enquête diligentée en coopération complète avec le parquet d’Arras, qui se refuse, pour l’instant, à tout commentaire.

Si, jusqu’à mercredi, ce sont principalement les élus qui sont convoqués, ils ne seront pas les seuls. Déménageurs, fonctionnaires de police, huissiers, badauds… Tous ces gens seront également auditionnés par l’enquêtrice pour permettre de faire toute la lumière sur la chronologie des faits.

Quant aux potentielles poursuites, seul le parquet est à même de décider des suites judiciaires à donner. Les mis en cause, au nombre de cinq aujourd’hui, pourront finalement être plus… ou moins. Suites au prochain épisode…

http://m.lavoixdunord.fr/region/avion-des-militants-communistes-au-commissariat-pour-ia35b54044n3481027


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