Baisse des charges
Nicolas Maury
Encore 640 millions d’euros de cadeaux pour les patrons: Le Premier ministre entend “ garder le cap ” de sa politique ultralibérale de baisse du coût du travail au nom de “ l’emploi ”.
De Villepin (UMP) a décidé d’exonérer complètement les entreprises de moins de 20 salariés. La mesure entrera en vigueur au 1er juillet 2007. 640 millions d’euros de nouveaux cadeaux en année pleine viendront ainsi gonfler les 23 milliards d’allègements déjà programmés. Une inflation dénoncée par la Cour des comptes, mettant en cause l’efficacité du dispositif.
Devançant la tenue de la prochaine conférence sur les revenus avec les partenaires sociaux, il a indiqué le sens de la “ réflexion ” qu’il entend impulser. “ Faut-il poursuivre les hausses de Smic au risque de concentrer les salaires français à ce niveau ” s’est-il interrogé, ou bien poursuivre la “ hausse de la prime pour l’emploi, PPE ”, portée à 940 euros en 2007 et financée sur les deniers publics ? La voie est ouverte pour un gel du salaire minimum dans les prochaines années.
Dans la même veine, de Villepin a annoncé un projet de loi sur la participation des salariés aux résultats de l’entreprise, avec la création d’un “ dividende du travail ”... Celui-ci pourrait prendre la forme de “ distribution d’actions gratuites ” par les directions d’entreprises comme réponse au pouvoir d’achat.
La plupart des nouvelles mesures laissent interrogatifs sur leur financement. Le chef du gouvernement et son ministre des Finances ont confirmé que l’intégralité des excédents budgétaires dégagés en 2006, actuellement évalués à 3 milliards d’euros, serait affectée au désendettement dont la baisse devrait avoisiner les 2 points de PIB cette année selon Bercy.
Le financement des annonces sur le pouvoir d’achat sera reporté sur 2007. Avec quelle marge ? Mystère, le gouvernement (UMP-UDF) s’étant engagé à réduire les dépenses publiques, à financer la coûteuse réforme de l’impôt sur le revenu favorable aux plus hautes tranches et à contenir la dette publique…