Bataille pour GDF : 137.629 amendements déposés
Perspective communiste
Second jour de notre chronique sur la bataille féroce que mènent les députés communistes à l'Assemblée Nationale pour défendre GDF
Vu des 137 000 amandements (dont 90000 déposés par les communistes)
Une troisième motion de procédure (renvoi en commission), défendue par le PCF et soutenue par le PS et l'UDF, a été rejetée sans surprise vendredi avant la suspension des travaux.
L'Assemblée nationale doit entrer lundi dans le vif du sujet avec le début de l'examen des 137.629 amendements déposés par l'opposition.
Socialistes et Communistes sont déterminés à utiliser tous les moyens à leur disposition pour empêcher l'adoption du projet, ont poursuivi vendredi matin leurs manœuvres de retardement. Rappels au règlement et suspensions de séance se sont succédé durant toute la matinée.
Après avoir exigé jeudi la communication de la lettre de griefs de la Commission européenne, la gauche a réclamé un courrier de Charlie McCreevy, commissaire européen chargé du marché intérieur. Ce dernier y donne son accord de principe à la disposition du texte sur la mise en place d'une "action spécifique" ("golden share") pour permettre à l'Etat de s'opposer le cas échéant à des décisions du nouveau groupe touchant les infrastructures de transport, de distribution ou de stockage du gaz naturel en France. Ce dispositif est présenté par le gouvernement comme une garantie que l'intérêt national sera préservé malgré la privatisation de GDF.
"C'est scandaleux pour la démocratie française! On ne nous donne pas toute l'information!", s'est emporté Alain Bocquet. Très en colère, le président du groupe communiste a menacé de "faire appel au président de la République" et exigé la venue du président de l'Assemblée Jean-Louis Debré. Le ministre de l'Economie Thierry Breton a fini par accepter la demande de M. Brottes, qui a pu donner lecture de la lettre dans l'hémicycle.
Les députés socialistes et communistes sont rapidement parvenus à faire sortir de ses gonds le ministre de l'Economie, peu familier des joutes parlementaires. Provocateur, Alain Bocquet est allé lui remettre un dossier de 74 pages indexant les quelque 93.000 amendements de son groupe.
"Ce n'est pas un arbre, c'est quelques branches", a ironisé le communiste.
L'intervention du ministre en pleine discussion générale, alors que l'usage veut qu'il parle en dernier, a donné un prétexte à la gauche pour gagner deux heures. "Le ministre fait de l'obstruction parlementaire, a plaisanté en expert le communiste Maxime Gremetz.
Les députés communistes tiennent, c'est a la rue de bouger maintenant pour obtenir le retrait du texte.