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Brésil : La condamnation de Lula est un nouveau coup d'État contre la démocratie (PCdoB)

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Un communiqué de la direction du Parti Communiste du Brésil (PCdoB) et de la pré-candidate de ce parti, Manuela D'Avila, souligne que la décision du Tribunal, condamnant l'ancien président Lula pour corruption, est un nouveau coup porté à la démocratie brésilienne - traduction Nico Maury

La condamnation de l'ancien président Lula en deuxième instance par le TRF-4 mercredi (24) est une manipulation, l'aboutissement d'un véritable processus d'exception. Dès le début, le processus a été conduit sans tenir compte d'un principe de base juridique normal : aucune preuve n'a jamais été présentée contre l'ancien président. Il n'y a aucun acte officiel démontrant qu'il a bénéficié d'argent issue de l'entreprise incriminée, et il y avait beaucoup d'autres incohérences largement cassées par la défense.

Il n'est pas étonnant que le procès contre Lula ait éveillé la conscience juridique nationale et internationale. Certains des juristes les plus renommés du monde se sont exprimés sur le sujet, en dénonçant la nature politique du processus.

Lula est constamment insulté par les médias, qui tentent de jeter de la boue sur son nom. En ce sens, ce que nous voyons est une répétition d'autres épisodes de l'histoire du Brésil, dans lesquels la presse grand public cherchait à détruire les dirigeants attachés au peuple et aux intérêts nationaux par des attaques contre leur honneur. Ce fut ainsi avec Getúlio Vargas et João Goulart, tous deux victimes de campagnes diffamatoires qui ont ouvert l'espace à des campagnes de haine.

Cette décision, qui vise à exclure Lula du processus électoral, est la nouvelle phase du coup institutionnel qui a supprimé 54 millions de voix de Brésiliennes et de Brésiliens qui ont élu Dilma Rousseff en 2014.

Pour le PCdoB c'est un coup d'Etat programmé pour mettre en œuvre un violent projet de recolonisation du pays, qui comprend la destruction des droits des travailleurs et la réaffirmation des intérêts du rentier parasite. Ce programme n'accepte pas la démocratie parce qu'il ne peut être mis en œuvre en faisant taire les gens, en leur refusant le droit de vote, et en interdisant leurs luttes et leurs dirigeants. Lula n'est ni le premier ni le dernier, la société brésilienne se mobilise pour défendre la démocratie et la primauté du droit.

Prouvant que le coup est un processus continu, deux nouvelles étapes de cette offensive contre la souveraineté et les intérêts du travailleur sont à l'ordre du jour des discussions au Congrès national: la réforme de la sécurité sociale et la privatisation d'Eletrobras.

Pour inverser ce processus, il est nécessaire de présenter un programme qui unit tous les Brésiliennes et les Brésiliens autour d'un projet de développement national autonome, de réindustrialisation et d'inversion des mesures de Temer contre le Brésil et les droits des travailleurs. Une plateforme qui démontre que la pleine réalisation du Brésil en tant que nation est le moyen de consolider la démocratie et les droits du peuple.

Cette voie d'affirmation des intérêts nationaux va à l'encontre des spéculateurs et des rentiers et ne passe donc pas par des compromis avec ces secteurs. Au contraire, il s'agit de construire le front le plus large possible pour les isoler. C'est pour défendre ce programme et pour soutenir cette orientation que le PCdoB a lancé la pré-candidature de Manuela D'Ávila, porteuse d'un agenda de nouveaux espoirs pour le peuple et d'un autre avenir pour le pays.

Au moment où est commis cette violence contre la règle de droit démocratique, le PCdoB soutient Lula, les combats du PT, et réaffirme la conviction que il faut poursuivre la lutte pour que les futures instances du pouvoir judiciaire soient réformées et permettre à l'ancien président de participer librement aux élections, en veillant à ce que tous les Brésiliennes et les Brésiliens puissent voter librement.

São Paulo, le 24 janvier 2018.


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