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Brigitte Passebosc : « Être maire, femme et communiste n’est pas un handicap ! »

Perspective communiste

La maire de Saint-Étienne-au-Mont, en poste depuis 2012, nous a reçu pour tirer le bilan de son mandat, évoquer la prochaine échéance municipale et, aussi, pointer le manque de femmes élues dans l’agglomération boulonnaise

– Il y a un an, vous annonciez que vous serez candidate à un nouveau mandat. Qu’est-ce qui vous a poussé à continuer ?

« Je pense que mon bilan de maire est satisfaisant. Il correspond à 80-90 % de ce que l’on avait projeté. Derrière ça, je me rends compte que l’on a encore des choses à proposer. On attend des idées nouvelles, pour sortir des routines. C’était aussi important pour moi de garder cette position de femme maire sur l’agglomération. On n’est que deux sur 22 communes, ce qui n’est pas énorme. »

– Cela vous a aussi motivé ?


« Bien sûr que ça motive ! Et de montrer qu’une femme peut réussir, être à la hauteur de la tâche. J’espère que ça donnera envie à d’autres de le faire. »

– Vous avez senti, peut-être encore aujourd’hui, une défiance à votre égard ?

« On aurait pu le vérifier en 2014, si c’était le cas. J’étais tête de liste, femme, pas de la région, représentant un parti (le Parti communiste, NDLR) qui n’est pas forcément le plus en avant... Et finalement les habitants m’ont fait confiance. Ce n’est pas un handicap, loin de là ! Ça peut même être un atout. »

– Dans quel sens ?

« Je pense qu’une élue femme ne fonctionne pas de la même manière qu’un élu homme. On ne court pas après les mêmes choses, on ne perd pas de temps inutile. J’aimerais la parité entre les élus à la CAB (Communauté d’agglomération du Boulonnais). Sauf qu’elle n’existe pas. Au niveau des vice-présidents, on n’est que trois femmes, sur quinze. Une ville comme Boulogne n’a que des hommes. Je trouve qu’il faut faire des progrès. »

– Revenons à votre bilan. Avez-vous des regrets par rapport à des projets non aboutis ?

« Un dossier a pris deux ans de retard, celui de la rénovation du complexe Mamelin-Cachaine. Il était dans le périmètre des Bâtiments de France, mais là ça y est, ça démarre. En 2014, on avait pensé construire une cantine scolaire, à proximité des écoles. C’était dans le programme. Mais on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas faire les deux dossiers en même temps. C’était trop lourd pour nous. On s’est concentré sur le complexe, qui aura donc un espace de restauration. Il faut qu’on réhabilite aussi l’espace sportif autour de la Cachaine. Ce sera dans notre programme 2020. »

– Quel est votre ressenti général vis-à-vis de ces six années ?

« La fierté, d’abord, d’avoir créé une maison des services publics à la place de la poste. Ce sont de vrais équipements de services à la population, dont les gens ont besoin. Avec la dématérialisation qui se généralise, bon nombre de citoyens sont perdus. Cette maison nous permet de garder un contact direct avec les personnes, des échanges, des discussions. On se substitue aux carences de l’État. »

– Vous comptez repartir avec la même équipe ?


« Environ 80 % de mon équipe est prête à repartir. Certains veulent changer de responsabilité, mais globalement tout le monde veut continuer. »

Propos Recueillis Par Thomas Diquattro

La Voix du Nord


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