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Buffet : « Osons prononcer le mot récession »

Nicolas Maury

Marie-George Buffet, la secrétaire nationale du Parti Communiste est revenue sur la crise économique en France

Buffet : « Osons prononcer le mot récession »
Pour la première fois depuis 2002, le PIB recule. -0,3%, c'est le chiffre annoncé jeudi dernier par l'INSEE pour le deuxième trimestre 2008. La France frôle donc la récession, qui se définit comme 2 trimestres consécutifs de baisse de l'activité. Pour trouver des solutions à cette dégradation de la conjoncture économique, François Fillon et ses ministres se réunissent cet après-midi à Matignon. Invitée de Bourdin & Co ce matin en direct de Pékin, Marie-George Buffet, député de Seine-Saint-Denis, et secrétaire nationale du Parti Communiste Français porte un jugement sévère sur l'action du gouvernement.

« Osons prononcer ce mot, récession. Moi je lis attentivement tous les journaux économiques et ce mot y est prononcé depuis déjà plusieurs semaines. Il ne faut évidemment pas s'en réjouir, parce que récession ça veut dire perte du pouvoir d'achat, peut-être de nouveau montée du chômage, ça veut dire des entreprises qui risquent de fermer, une crise immobilière. Donc je dis "allons-y, organisons un grand débat pour voir les solutions pour lutter contre cette récession".

La question « Peut-on être le Président du pouvoir d'achat et faire des réformes ? » est intéressante, mais la question est plutôt : « Quelles réformes il faut faire pour à la fois assurer le pouvoir d'achat et aussi faire en sorte qu'on ait un budget qui se tienne, et une relance industrielle ? ».
Un exemple : par rapport aux entreprises et à cette régression industrielle dont on parle aujourd'hui, il faut qu'on ait une réforme de la fiscalité. Ça fait des mois et des mois que je prône cette idée. Il faut encourager les patrons qui veulent produire, faire de la recherche, qualifier le personnel. Aujourd'hui, on fait de l'exonération fiscale à tout va, mais pour favoriser au contraire les bas salaires, et pour laisser faire les actionnaires qui cumulent leur enrichissement.
Au contraire, essayons d'avoir une réforme fiscale qui dit : là où il y a investissement dans la recherche, dans la production de qualité, respectueuse du développement durable, dans la qualification du personnel et dans les salaires, faisons les cadeaux fiscaux nécessaires. Et là où l'entreprise a un comportement qui ne vise qu'à l'enrichissement de quelques uns, taxons.

Aujourd'hui, le gouvernement ne dit pas la vérité aux Français. On nous bassine avec la réforme sur la mise en concurrence des grands magasins, alors qu'elle est pratiquée depuis des années en France, dans d'autres pays européens et à l'échelle du monde avec l'Organisation Mondiale du Commerce ; et aujourd'hui on parle de récession. C'est un échec. »


Commentaires (6)
1. Guy Queytan avec Istres le 18/08/2008 20:39
Bonsoir

Nous pouvons tous constater qu'en quelques mois Nicolas Sarkozy et son équipe ont établis deux records :

-Sur le plan diplomatique nous sommes devenus hélas les "MICKEY" de l'opinion internationale
-Sur le plan de la politique intérieure nous sommes en état de faillite et la France est à genoux !

Sacré performance .
2. poeuf le 19/08/2008 07:53
Sarkosy a réussi le tour de force,de se mettre a dos en l'espace d'un an les ouvriers les classes moyennes, les militaires avec l'armé bientot en débacle, et sans etre un guerrier nous avons vu ce que donne et coute une armé en déroute je n'ai pas besoin de te faire un dessin toi l'historien,et j'ai l'impression que l'histoire est en train de se répèter.Il sont aux abois,c'est a nous de nous organiser,dans les usines,les campagnes,et pourquoi pas les casernes aussi ,je connais quelques mlitaires qui on vraiment le moral en berne,tu sais les débats c'est bien beau, mais commençons par faire revenir,tous nos militants,nos amis,moi le premier a cause de tous nos intélos qui on fait de monstrueuses conneries qui n'ont pas su nous écouter,nous la classe ouvriere et apres nous ferons les débats.
IL nous manque GEORGES MARCHAIS
CORDIALEMENT
3. Matéo 34 le 19/08/2008 16:52
Et c'est pas fini ...

Vous avez aimé la crise des subprimes ? Vous avez à peine gouter aux LBO ?? Alors vous allez adorer les obligations ARS...

Je ne change pas une virgule du texte écrit par Thierry Crovetto sur Agoravox :

Obligations ARS : le nouveau problème des banques...
Après les subprimes, les obligations ARS font actuellement la une de la presse. Mais de quoi s’agit-il au juste ?

Les obligations ARS (Auction Rate Securities) sont des obligations à taux variables fixées aux enchères, essentiellement émises par des collectivités locales. Ce sont des produits financiers a priori de long terme qui ont été vendus par les banques comme des placements de court terme, car pouvant être revendus sur une base hebdomadaire ou mensuelle via un taux d’intérêt fixé aux enchères.

Ces titres ont vu leur valeur s’effondrer depuis février, en raison de la crise généralisée des marchés du crédit. Plusieurs dizaines de milliers de clients, privés et institutionnels, se sont retrouvés dans l’impossibilité de récupérer leur mise.

C’est un marché de 330 milliards de dollars — dont 200 milliards pourraient être bloqués à la suite de l’explosion des pénalités des émetteurs. Ce sont donc des milliards de dollars que les grands établissements financiers comme Merrill Lynch — encore lui —, UBS et Citigroup sont obligés de rembourser à leurs clients afin d’éviter le scandale et le risque de procès. Là encore, ils vont devoir provisionner de nouveaux milliards pour faire face à ces sorties de capitaux inopinées. Et, depuis la semaine dernière, le mouvement s’accélère, obligeant Citigroup à reverser 20 milliards de dollars à ses clients, Merrill Lynch 12 milliards...

Le système financier n’en a donc pas terminé avec la crise ; la faillite de BluePoint Re, filiale de réassurance obligataire de Wachovia devrait encore peser sur le secteur.

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