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C'est ça l"Union Européenne : "La Commission européenne rejette le budget belge : pas assez antisocial"

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La Commission européenne vient de recaler le budget belge. « Nous n’avons pas besoin des diktats de la Commission. La population belge est assez grande pour rejeter elle-même le budget du gouvernement », estime Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB

« Le budget 2012, accompagné de réformes antisociales, que le gouvernement veut soumettre au vote au cours du mois de janvier, peut être rejeté. Mais il y a deux manières de le faire », avance Raoul Hedebouw.

« Celle de la Commission européenne (accompagnée par la N-VA) qui estime que le budget et les réformes ne vont pas assez loin dans l’austérité. Aujourd’hui, la Commission exige un nouvel effort de 1,2 à 2 milliards d’euros d’ici lundi matin. Et à la mi-janvier, la Commission fera le jugement de l’application de ses six recommandations (évaluation du semestre européen) et exigera plus que probablement que le gouvernement s’attaque aussi à l’index. »

« Celle de la population qui n’approuve pas que le gouvernement attaque les prépensions, les pensions, les crédits-temps, diminue le pouvoir d’achat. Et qui l’a fait savoir le 22 décembre (avec la grève générale des services publics), qui le fera savoir par des actions au cours de ce mois et par une grève générale le 30 janvier.

Car ce budget touche de plein fouet le citoyen alors que les millionnaires restent hors d’atteinte et les grandes entreprises ne participent qu’à 8 % de l’effort. Or, il y a une alternative à ce budget antisocial : aller chercher l’argent là où il se trouve. Par une taxe des millionnaires (8 milliards d’euros), la suppression des intérêts notionnels (4 milliards), la taxe bancaire, la lutte effective contre la fraude fiscale par la levée du secret bancaire. »

« Nous dénonçons l’emprise croissante de la Commission européenne sur les politiques nationales mais aussi l’hypocrisie de notre gouvernement. Les trois familles politiques au pouvoir en Belgique ont approuvé le fameux “six-pack” qui donne le droit à la Commission européenne d’appliquer des amendes pour les pays qui n’appliquent pas ses directives budgétaires. Ces familles politiques ont approuvé le système de semestre européen qui donne le pouvoir à la Commission européenne d’intervenir dans la politique sociale des pays nationaux, dénonce Raoul Hedebouw. Le gouvernement affirme aujourd’hui qu’il ne suivra pas directement la Commission européenne mais qu’il fera un contrôle budgétaire début février, avec de nouvelles économies déjà estimées par la Banque nationale à un ou deux milliards. Autrement dit, le gouvernement va réaliser les exigences de la Commission mais... quelques semaines plus tard. Il veut ainsi gagner du temps face au mécontentement croissant de la population. »

« Nous devons arrêter le budget 2012 et abroger les réformes déjà votées. Car, comme on le voit aujourd’hui, le plan Di Rupo n’est que le premier d’une longue série qui va encore aggraver la crise. Aujourd’hui, via la Banque centrale européenne, ce sont les banques qu’on vient sauver une nouvelle fois en offrant des intérêts proches de 0 % alors que les peuples doivent se serrer toujours plus la ceinture. Et une nouvelle crise de l’euro s’annonce. Un changement radical de cap est nécessaire qui fait payer les responsables de la crise, les spéculateurs, les grands banquiers et les millionnaires. Et pas ses victimes», conclut Raoul Hedebouw.

Service de presse du PTB


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