CDD Sénior
Nicolas Maury
Après le CPE, le Contrat Dernière Embauche de Villepin:
pour les jeunes comme pour les plus âgés la précarité n’est pas plus acceptable
Pour le MEDEF c'est encore Dimanche
Dominique de Villepin (UMP), qui a pourtant été mis en échec sur le CPE par la mobilisation des jeunes et de tous les salariés, remet le couvert de l’emploi précaire : cette fois c’est avec un contrat à durée déterminé pour les salariés de plus de 57 ans. C'est le« Plan national d'action concerté 2006-2010 »
Face à un problème d’emploi structurel, la même mauvaise recette est remise à l’ordre du jour : précariser et flexibiliser le travail pour les jeunes comme pour les plus âgés, avec des conséquences particulièrement dramatiques pour les femmes et les salariés les moins qualifiés.
Pour la CGT, c’est la croissance qui fait l’emploi. Les solutions ne se trouvent ni dans la multiplication de contrats précaires à l’image de ce nouveau CDD pour les seniors, ni dans le durcissement des conditions d’indemnisation des chômeurs.
L’enjeu est de conquérir avec les salariés et leurs organisations syndicales un véritable droit à l’emploi pour tous, comportant un ensemble de garanties sécurisant l’intégralité du parcours professionnel de chacun. Exercer un emploi dans de bonnes conditions jusqu’à l’âge de la retraite, c’est ce dont les salariés ont besoin.
Il va même plus loin puisqu'il supprime la « contribution Delalande » qui visait à freiner le licenciement des salariés de plus de 50 ans en les pénalisant financièrement. Et il entend développer le cumul emploi-retraite pour les bas salaires et la « retraite progressive », ce qui n'est en réalité qu'une façon de pousser les salariés à la prise effective de la retraite pour compenser la faiblesse de leurs pensions.
Les dispositions concernant la formation professionnelle, le développement d’action de prévention en matière de conditions de travail peuvent être des points d’appui pour le maintien dans l’emploi.
Les enjeux de ce plan emploi seniors rejoignent la bataille pour le droit à la retraite anticipée pour pénibilité et le niveau général des retraites.
Pour faire face à la faiblesse du taux d'activité des seniors en France, le PCF propose à l'inverse de sécuriser jusqu'à la retraite tous les moments de la vie active de chacun et de chacune. Cela exige d'en finir avec les allègements de cotisations sociales patronales qui ne visent qu'à organiser la mise en concurrence des salariés au seul bénéfice des actionnaires et déresponsabilisent socialement les entreprises. Et il faut aller vers un nouveau contrat de travail à durée indéterminée permettant l'alternance de temps de travail et de formation sécurisée, normalement rémunérés. Il faut s'en donner les moyens, notamment par des politiques publiques en matière de crédits et de fiscalité qui incitent fortement les entreprises à développer l'emploi et la formation et pénalisent celles qui s'y refusent.