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CGT Sandouville : UNE DIRECTION DEBOUTEE, UNE DIRECTION DEPITEE !

Nicolas Maury

Depuis l’annonce au mois de juillet de la suppression de 1000 emplois sur le site de Sandouville, les salariés se sont mis en action contre cette décision

La direction pensait que la colère des salariés serait de courte durée en mettant en place le chômage comme arme de dissuasion pour continuer la lutte. ELLE S’EST LOURDEMENT TROMPEE. Au mois d’octobre les mouvements continuent contre ce plan de suppression d’emplois.

Non seulement les actions continuent mais les salariés avec la C.G.T, les diversifient : interpellation des élus politiques de tout bord, manifestations au Havre, au salon de l’auto, tracts sur les marchés, dans les grands magasins, au stade de foot au Havre etc …

La direction dépassée par les évènements a eu le soutien de l’état en la présence de Nicolas Sarkozy venu à Sandouville pour apaiser les esprits et faire accepter les suppressions d’emplois. Mais rien n’y fait : les Renault continuent à faire parler d’eux ! Ces actions touchent l’opinion publique qui se retrouve dans la lutte des Renault. Ce dont souffre les salariés de France et de Navarre, c’est la spéculation financière au détriment des salaires et de l’emploi.

Le « tous ensemble » commence à mûrir. Des actions se font avec d’autres entreprises comme le port autonome. La manifestation prévue le 8 novembre pour la défense de l’emploi au havre, se fera avec les Renault, le Port, l’Hôpital et d’autres corporations professionnelles.

Pour la direction, cela devient insupportable, il faut que cela cesse d’autant qu’il devient difficile d’expliquer l’inexplicable quand l’entreprise affiche 1.5 MILLIARD DE BENEFICES pour le 1er semestre 2008.

46 OTAGES ASSIGNES AU TRIBUNAL

La direction décide de déclarer la guerre au syndicat C.G.T, dans un premier temps en envoyant un courrier fleuve au secrétaire du syndicat sur des soi disant entraves et demande l’arrêt de toutes actions. Comme l’intimidation ne suffit pas, elle décide de s’attaquer à tous ceux qui s’opposent à ses décisions. Une liste de noms a été établie par des chefs d’ateliers peu scrupuleux.

Mardi 28 octobre, 46 salariés ont reçu à leurs domiciles, la visite d’un huissier de justice les assignant pour le jeudi 30 octobre au tribunal de Grande Instance du Havre pour ENTRAVE A LA LIBRE CIRCULATION DES BIENS ET DES PERSONNES, assortie d’une amende de 1000 € par personne et par heure perdue si la situation se reproduit.

On imagine aisément le choc provoqué par ce genre de visite chez les salariés et leurs familles. CE SONT DES ACTES D’UN AUTRE TEMPS ET PARFAITEMENT CRAPULEUX d’autant que dans sa rage, la direction a même assigné des salariés qui n’ont jamais participé à aucun mouvement. La direction a voulu faire vite et profiter qu’une bonne partie des salariés soit au chômage pour frapper fort et éviter toute mobilisation autour des 46.

C’ETAIT SANS COMPTER SUR LA CAPACITE DE LA C.G.T A MOBILISER. CE SONT PRES DE 300 PERSONNES QUI ONT REPONDU PRESENT POUR ACCOMPAGNER LES 46 SALARIES DONT 13 MANDATES DE LA C.G.T.

Vendredi, justice a été rendue. Le référé du tribunal est tombé ; il ne pouvait condamner des faits qui n’existent pas et même si la direction s’est appuyée sur des partenaires sociaux pour légitimer sa demande auprès du tribunal. On apprendra qu’un préavis de blocage de l’usine a été donné la veille de l’audience, par F.O. Est-ce une maladresse de la part de ce syndicat d’avertir la direction avant les salariés ? la ficelle était trop grosse et cela n’a sûrement pas du échapper aux juges.

Même si le jugement comporte quelques nuances, il est clair : LA DIRECTION A PERDU !

Elle voulait faire taire le mécontentement et faire rentrer tout le monde dans les rangs. EH BIEN NON, LOUPE !!

Elle voulait tout d’abord improviser en prenant en otage des salariés. Puis, elle croyait encore que la justice était à sa botte et allait forcément, aller dans son sens.

BIEN NON, LA JUSTICE EN FRANCE EST LIBRE DE TOUTE CONTRAINTE ! Enfin, derrière tout cela, la direction voulait que la lutte pour la défense de nos emplois devienne illégale.

PEINE PERDUE : SE BATTRE POUR NOURRIR SES ENFANTS ET POUR DISPOSER D’UN VRAI EMPLOI CORRECTEMENT REMUNERE EST LEGITIME EN FRANCE.

Alors, pas de triomphalisme de notre part mais simplement quelques regrets :

 Que des milliers d’euros aient servi à une action en justice plutôt que d’aller vers les salariés qui en ont besoin en ces semaines de vache maigre.

Mr Fernandez, votre fierté a été malmenée mais prenez sur vous afin de diriger cette entreprise avec les femmes et les hommes qui la composent au lieu de FAIRE CONTRE EUX.

ET POUR FINIR SUR UNE NOTE D’HUMOUR : nous conseillons à notre juriste, dans le cadre de son C.E.F, de faire quelques stages juridiques. Comme on dit cheu nous : CA Y FERAIT PAS’D MAL !!


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