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CNE

Nicolas Maury

RETIREZ LE CNE!
une étude officielle confirme sa nocivité

Raffarin et Villepin
Raffarin et Villepin


Le CPE a été contraint de s’autodétruire après des semaines d’une mobilisation exceptionnellede la jeunesse, du monde du travail, de la gauche.

Le CNE qui l’avait précédé va peut-être au bout du compte mourir de ridicule. Non sans ravages toutefois pour une partie des salariés qui en ont été les victi­mes. L’étude sur les effets du contrat nouvelle embauche réalisée par les servi­ces du ministère de l’Emploi est, de prime abord, un véritable camouflet pour le gouvernement (UMP-UDF) et plus particuliè­rement pour le Premier ministre. Il y a quelques jours encore, de Villepin osait se féliciter de ce dispositif qui permettait, selon lui, que 90% des CNE signés depuis six mois soient toujours en acti­vité. Mensonge ! Ils ne sont que 70% dans ce cas. Il se félicitait aussi du nom­bre d’emplois créés. Mensonge ! L’étude précise que la plupart d’entre eux auraient été créés de toute manière. Quant au vibrionnant ministre de l’Em­ploi, il a tout l’air, l’étude émanant de ses services, de s’être tiré une balle dans le pied.

Au total, c’est clair : le CNE tant vanté par le gouvernement est inefficace. Mais était-ce bien l’objectif poursuivi? Créa­tion d’emplois ou tête de pont d’une offensive sans précédent contre le CDI et le Code du travail. Comme le CPE était destiné à le faire, le CNE en effet a ouvert dans la législation une brèche majeure. La possibilité pour un employeur de licencier un salarié sans aucun motif ou, plus exactement, sans justification de ses motifs et ce pendant une période de deux ans.
D’où la multi­plication de ces licenciements absolu­ment scandaleux, de femmes souvent, pour un mal de dos, une grossesse, un mot de trop. D’où la multiplication, aussi, de décisions de justice condam­nant ces abus ou plus exactement quel­ques-uns d’entre eux, quand les salariés concernés ont eu la possibilité d’aller jusqu’aux tribunaux. Mais comment évaluer, dans les quelque 400 000 CNE signés, la part des pressions, des humilia­tions subies, voire des harcèlements. Combien de révoltes tues pour garder son emploi ou préserver sa dignité devant les proches, les collègues?

Après l’absurde acharnement du Pre­mier ministre sur le CPE, le CNE semble devenir une pantalonnade. Rejeté par toutes les forces syndicales, sévèrement jugé par les tribunaux, non conforme au droit international du travail, et voilà qu’en plus il ne sert à rien. Autant dire qu’il est nu. Ne reste plus alors que sa vraie raison d’être : la généralisation de la précarité à tous les contrats de travail. D’abord le CNE, en catimini pour les petites entreprises, ensuite le CPE pour les jeunes, avec le succès que l’on sait, maintenant les emplois vieux avec deux CDD renouvelables pour les plus de cin­quante-cinq ans. Ensuite, l’ensemble du monde du travail au nom d’un contrat unique tel que le voudraient le MEDEF ou encore Nicolas Sarkozy (UMP). L’opération “ immigration choisie ” entre dans cette logique.

La victoire contre le CPE a mis en échec cette stratégie ultralibérale en en révélant du même coup les véritables objectifs. L’étude du ministère de l’Emploi ôte au CNE tous ses alibis. Il doit maintenant être retiré !


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