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CPE:Contrat Poubelle Embauche

Nicolas Maury

Contre le coup de force:Amplifier la riposte

CPE:Contrat Poubelle Embauche
Le recours à l’article 49-3, qui n’est rien d’autre qu’un coup de force contre les droits du Parlement, est toujours un aveu de faiblesse du gouvernement qui l’utilise. En décidant de faire adopter en bloc, sans débat, l’intégralité du projet de loi contenant l’article sur le CPE, de Villepin a en quelque sorte reconnu qu’il craignait la mobilisation engagée.

Contre l’avis des Français

Si le gouvernement a longtemps tenté de faire croire à l’adhésion des Français, notamment des plus jeunes, au projet de CPE, la journée d’action du 7 février a montré un rejet fort de la mesure gouvernementale. Tous les sondages convergent dans le même désaveu et le soutien aux actions demandant son retrait. L’affluence dans les manifestations, que certains prédisaient maigres en comptant sur le calendrier des vacances scolaires et des examens, a démenti ces mauvais augures. Malgré ces obstacles à la mobilisation, les manifestants ont défilé nombreux, déterminés et surtout décidés à inscrire leur action dans la durée.
Outre le nombre et l’importance des défilés, on a noté la convergence des lycéens, des étudiants et des salariés dans le mouvement. Malgré les tentatives de division gouvernementale, la conscience grandit que la précarisation des contrats de travail est l’objectif pour tous les salariés sans exception.

Pas le moindre emploi

De Villepin justifie son passage en force en expliquant que tout n’avait pas été tenté contre le chômage et que devant tant d’urgences sociales, on n’avait pas le droit d’attendre. Il ne manque pas de culot. Pas plus que la création du CNE, la création du CPE pour les moins de vingt-six ans ne crée le moindre emploi. Ces dispositifs ne servent qu’à une chose : une substitution des emplois précaires aux emplois stables. C’est la norme sociale qui est visée, avec la volonté de la ramener des décennies en arrière. La mondialisation du dumping social doit devenir la règle. Le capital décide où, quand, à quel prix il veut se rentabiliser. Les salariés doivent se plier à ces exigences.
De ce point de vue, le projet de CPE qui fait des jeunes salarié-e-s une marchandise jetable à tout moment est inspiré par les mêmes principes que ceux qui président à la directive Bolkestein, qui revient en discussion au Parlement européen : mettre toujours plus les salariés en concurrence pour tirer leurs salaires et leurs conditions de travail vers le bas. C’est encore et toujours la même logique qui prévaut dans le projet de loi sur l’immigration de Sarkozy : organiser un marché international d’immigrés piloté par les besoins des grandes firmes capitalistes.

Créer des emplois ? Assez de bla-bla, des actes !

Si le Premier ministre prétend vraiment parler créations d’emplois, alors faisons-le ! Que le gouvernement ouvre grand les dossiers Arcelor ou SEB plutôt que de verser des larmes de crocodile sur les milliers d’emplois menacés sans jamais vraiment se donner les moyens d’agir ! Qu’il mette sur la table les comptes des groupes du CAC 40 dont les profits ont encore explosé à 30 milliards d’euros en 2005 dans l’indifférence totale des pouvoirs publics ! Qu’il nous explique comment il justifie la disparition programmée de milliers d’emplois publics dans les écoles, les hôpitaux, les services sociaux d’une manière générale !

Amplifier la riposte

En vérité, le moment est venu d’amplifier la riposte au CPE. Le gouvernement craint la mobilisation. S’il droit tenir le dernier mot parce qu’il a déclenché le 49-3, il se trompe lourdement.
Les organisations de jeunesse opposées au CPE ont réaffirmé leur « détermination sans faille à mobiliser jusqu’à ce que le CPE soit définitivement retiré. Et appelle à faire de la semaine du 13 février une « semaine de mobilisation ». Les journées de mardi 14 et de jeudi 16 devraient en être les « temps forts ».
La réunion des dix formations de gauche le 8 février dernier a décidé d’une mobilisation unitaire contre le CPE ainsi que le lancement d’une pétition nationale.

L’heure est donc au rassemblement le plus large et le plus puissant dans l’action. Ensemble, contribuons à sa réalisation.


Commentaires (3)
1. mabat le 14/02/2006 11:06
forte mobilisation?sottises!! seuls quelques milliers de personnes, rien a voir avec les manifestations de l'an dernier. non, vraiment, les gens ont boudé ce mouvement de manifestation!!
2. collectif jeunes-cgt le 14/02/2006 13:08
Le contrat Premier Embauche c’est quoi ?

C’est un contrat pour tous les jeunes de moins de 26 ans qui généralise et élargit la précarité des salariés en instaurant une période d’essai de deux ans.

Durant cette période, l’employeur peut à tout moment licencier le salarié sans motif et sans préavis.

Après les mesures antérieures concernant l’emploi des seniors ou encore l’égalité des chances, le gouvernement creuse un peu plus le fossé entre les générations, poussant les salariés les plus vieux vers la sortie et offrant la possibilité de les remplacer par une main d’œuvre à moindre coût, plus malléable et plus dépendante.

Pour le Collectif Jeunes CGT ce contrat ne correspond en rien aux besoins de stabilité salariale nécessaire aux jeunes pour se créer un avenir. Certains tentent même de nous faire croire que c’est une grande avancé pour les jeunes qui pourront accéder mieux aux logements, aux crédits, à un travail stable,etc.
C’est totalement FAUX !

Toutes les organisations de jeunes et les syndicats ne se trompent pas.

- A travers ce contrat précaire, c’est le code du travail dans son ensemble qui est attaqué.
- C’est la mort du CDD, et a termes du CDI.
3. nicolas le 14/02/2006 13:13
effectivement 400000 manifestants c'est peu comparé aux 4 millions de manifestants de 2003.Cependnat il faut rapeller quelques points:
-la "discution" du CPE c'est faite pendant une patie des vacances scolaires
-le CPE a subit un outrage a la démocratie avec le 49-3
-le mouvement continue et la mobilisation aussi,et sa je le vois sur le terrain,la ou l'UMP n'est pas!
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