Perspective Com
Cession de 2,5 à 3,7 % du capital d’EDF pour le financement du plan Pécresse : quand les caisses sont vides, on tape dans le public.

Nicolas Maury

Le premier ministre ne cesse de le répéter : les caisses sont vides, et les investissements nécessaires pour la relance de l’économie et la modernisation du pays ne pourront grever un déficit qui doit être réduit.

Pour l’université, si la loi Pécresse faisait déjà la part belle aux investisseurs privés, véritables « mécènes de l’éducation », l’annonce de cette opération financière pour les 5 milliards que demande « le plan d’investissement » relève tout simplement du pillage d’entreprise nationale.

Les rumeurs vont bon train à la bourse : ces dernières semaines on parle de plus de 10% d’actifs d’EDF cédés dans les mois à venir. Toute la « presse économique » ne cesse de nous rappeler que l’Etat est bien au-dessus du minimum légal de 70% dans la « capitalisation » de l’entreprise (actuellement 87,3% et 83,6% après cession), comme s’il s’agissait d’un objectif. Et cette cession se fait dans un cadre complètement opaque, faisant la part belle aux « investisseurs institutionnels », sans calendrier défini.

Dans ce cadre, les syndicats et salariés d’EDF dénoncent de façon unanime cette opération qui revient à faire de l’entreprise « la vache à lait » de l’Etat. Cette dénonciation se fait avec d’autant plus de force, que les discussions sont d’ores et déjà engagée avec la direction pour le financement des retraites et l’augmentation des salaires : sachant que l’ouverture de la participation est une des propositions pour relancer le pouvoir d’achat, on comprend la sensibilité des salariés !

De ce point de vue le gouvernement fait coup double : il accélère l’ouverture du capital d’EDF sous prétexte de financer l’éducation (sans visibilité, ni garantie avant la cession) et clot le débat sur les moyens du plan d’investissement des universités. De plus, il garde en corollaire une pression accrue sur les salariés de l’entreprise publique dans les négociations sociales, vers toujours plus de financiarisation des revenus.

« Les caisses sont vides ! » : C’est une certitude lorsque cela s’organise d’une aussi belle façon. Le cadeau fiscal de cet été n’arrangeant rien. « Les caisses sont vides ! » : Alors mettons à contribution ceux qui le peuvent. Dans le cas présent les fleurons de l’économie française et les grandes entreprises publiques feront « l’affaire » !

« Les caisses sont vides ! », ne parlons surtout pas de nouveaux modes de financement et de mise à contribution des entreprises et des revenus de la finance.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :