Chômage : le gouvernement ment
Nicolas Maury
Après le lancement en fanfare de la campagne présidentielle pour 2012 avec les premiers démantèlements des camps de roms, de nouveaux chiffres permettent au gouvernement de se gargariser
Christine Lagarde est aux avant-postes. Au deuxième trimestre 2010, le chômage continue sa faible décrue après les signes encourageant du début d’année. Les chiffres sont formels, le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) est passé de 9,5 à 9,3% en France métropolitaine et de 9,9 à 9,7% pour les départements d’Outre-mer. Soit une baisse de 0,2 point.
Il n’en fallait pas plus pour ouvrir bien grand les vannes de l’autosatisfaction éhontée. « Ces évolutions récentes de l’emploi et du chômage témoignent clairement des effets positifs de la politique menée par le gouvernement » assène notre ministre de l’Économie. De quoi se réjouir.
Il n’en fallait pas plus pour ouvrir bien grand les vannes de l’autosatisfaction éhontée. « Ces évolutions récentes de l’emploi et du chômage témoignent clairement des effets positifs de la politique menée par le gouvernement » assène notre ministre de l’Économie. De quoi se réjouir.
Mais comme souvent avec ce gouvernement, il faut creuser pour comprendre les résultats. Selon l’INSEE, cette baisse masque le recul des contrats à durée indeterminée (CDI) et la hausse des contrats à durée déterminée (CDD) : la part des personnes en CDD ou en intérim pour la tranche des 15–64 ans passe ainsi de 6,4 % au premier trimestre à 6,6 % au deuxième, alors que la part des personnes en CDI continue de diminuer et s’établit à 49,0 % pour la même tranche d’âge. Il faut noter que la diminution des CDI est effective depuis le milieu de l’année 2008.
En pleine rentrée sociale mouvementée, le gouvernement Sarkozy se saisit de la moindre opportunité pour vanter son action. Et, dans une optique libérale, on peut comprendre son enthousiasme.
La France se précarise à grande vitesse.
En pleine rentrée sociale mouvementée, le gouvernement Sarkozy se saisit de la moindre opportunité pour vanter son action. Et, dans une optique libérale, on peut comprendre son enthousiasme.
La France se précarise à grande vitesse.