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Colombie: Le parti des FARC de retour en politique et une fin du conflit "proche"

Perspective communiste

L’Union patriotique a retrouvé son statut de parti politique en Colombie. Ce parti de gauche, regroupant des guérilleros des FARC démobilisés, avait été victime dans les années 80 d’une persécution politique sans précédent. Deux candidats présidentiels et quelque 4 000 militants de base avaient alors été assassinés

La vitrine politique des FARC, l’Union patriotique (Unión Patriótica - UP), a récupéré son statut de parti politique grâce à une décision du Conseil d’Etat. Créé en 1985 dans la mouvance des premières négociations de paix engagées avec la guérilla marxiste des FARC et rapidement avortée, le parti est composé de guérilleros des Farc démobilisés.

La droite et l’armée considèrent alors que l’UP et sa composante communiste sont le bras politique de la guérilla. Les paramilitaires vont s’acharner contre ses membres en toute impunité. Les Colombiens parlent même du génocide de l’Union patriotique pour décrire la tragédie dont ce parti a été victime. En 2002, l’UP, décimée, ne présente pas de candidats aux législatives et perd son statut de parti politique, faute d’avoir franchi un seuil électoral.

L’arrêt du Conseil d’Etat intervient alors que fait débat l’éventuelle participation en politique des guérilleros, si les FARC acceptent de se démobiliser. La résurrection de l’UP leur fournit un cadre pour présenter des candidats dès 2014 aux élections présidentielle et législatives.

Colombie: Le parti des FARC de retour en politique et une fin du conflit
La fin du conflit armé en Colombie est "proche", a affirmé aujourd'hui Ivan Marquez, le délégué de la guérilla des Farc pour les négociations de paix, évitant toutefois de fixer une date en vue d'un accord final avec les autorités. "Nous comprenons, et le pays le comprend très bien aussi, que les guerres ne sont pas éternelles et, nous avons, d'une certaine manière, la certitude que la fin du conflit est proche en Colombie", a déclaré ce dirigeant de la rébellion marxiste, dans un entretien à la radio colombienne RCN.

Numéro deux des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Ivan Marquez représente la guérilla aux pourparlers avec le gouvernement de centre-droit du président Juan Manuel Santos, ouverts l'an dernier à Cuba, dans l'espoir de mettre fin au plus vieux conflit d'Amérique latine. "Si l'on ne pose pas d'obstacles artificiels, tout va se dérouler rapidement"', estime le chef rebelle, qui ne souhaite pas "s'aventurer" à préciser un délai, alors que Juan Manuel Santos a émis l'idée d'aboutir à un accord dès cette année.

Depuis plus de six mois, des délégations du gouvernement de Bogota et des Farc participent à des cycles de discussions à La Havane, en l'absence d'un cessez-le-feu bilatéral sur le terrain militaire en Colombie. Ces négociations ont déjà permis aux parties de s'entendre sur la question d'une réforme rurale, point clé du conflit, et doivent reprendre le dialogue lundi prochain pour aborder un autre chapitre épineux, celui de la participation des Farc à la vie politique.


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