Perspective communiste
Condamné à trois ans et demi de prison pour « apologie du terrorisme » (une loi four-tout de plus en plus controversée), « injures à la Couronne » et « menaces », cet Espagnol de 21 ans est depuis jeudi visé par un mandat d’arrêt international
Mañana es el día. Mañana van a tumbar la puerta de mi casa para meterme en la carcel. Por unas canciones. Mañana España va a hacer el ridículo, una vez más. No se lo voy a poner tan fácil, desobedecer es legítimo y obligación ante este estado fascista. Aquí no se rinde nadie.
— Josep V. 🎗️ (@valtonyc) 23 mai 2018
« Demain, ils vont frapper à la porte de ma maison pour me mettre en prison. Pour des chansons. Demain, l'Espagne va se ridiculiser, une fois de plus. Je ne vais pas me laisser faire. Désobéir est légitime », a écrit le rappeur majorquin, en traitant l'Etat espagnol de « fasciste ». Le parquet a évoqué jeudi la piste d’un exil « dans un pays de l’Union européenne ».
Valtonyc a reçu le soutien de Carles Puigdemont, en exil depuis cet automne, qui a estimé sur Twitter que cette « décision difficile sur le plan personnel » était nécessaire pour « continuer à défendre les valeurs et les libertés fondamentales, sans lesquels il n'y a pas de démocratie ».
Tot el meu afecte per una decisió difícil en l’àmbit personal però que et permet continuar defensant valors i llibertats fonamentals, sense els quals no hi ha democràcia. Sort @valtonyc, i una abraçada. https://t.co/IWHM9Y4oOK
— Carles Puigdemont 🎗 (@KRLS) 23 mai 2018
La star de cinéma Javier Bardem a apporté sa voix au débat mardi en jugeant, lors d'une action de soutien à un acteur convoqué chez le juge pour blasphème, que les poursuites judiciaires contre des personnes exprimant des opinions renvoyaient l'Espagne à « l'époque du franquisme », la dictature de Franco (1939-1975).
Ces derniers mois, plusieurs internautes ou artistes espagnols ont été condamnés pour ces chefs d'accusation, tel le rappeur Pablo Hasel, condamné le 2 mars pour des tweets et une chanson à deux ans de prison.