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Congrès du PCF : 45,05% d'inscrits en moins entre 2007 et 2012 !

Perspective communiste

Que l'on me dise pas que tout va bien au PCF ! Les chiffres parlent d'eux mêmes, il y a 28.920 inscrits (cotisants) en moins au Parti Communiste Français, un recul de 45,05% depuis 2007. En plus de l'abandon de la faucille et du marteau sur la carte d'adhérent, au profit de la Gauche européenne, l'aventure liquidatrice du PCF, initiée au congrès de Martigues en 2000, ne semble pas s'arrêter

Rappel de quelques chiffres inquiétants,

Pour le 33ème congrès du PCF (2005) :
Inscrits : 92.537
Votants : 45.398

Pour le vote du candidat au présidentielles de 2007 :
Inscrits : 93.104
Votants : 61.637

L'effet du "NON" au TCE a effectivement joué puisque le nom d'inscrits a augmenté de 567 (+0,61%) pour officiellement 20.000 nouvelles adhésions depuis 2005. De plus il y a eu un sursaut dans la participation. Pourtant 93.000 inscrits ça ne fait pas 134.000 adhérents revendiqués à l'époque.

34ème congrès (2008) :
Inscrits : 78.779
Votants : 39.692

C'est une hémorragie en un an, on lit la perte de 14.325 inscrits (donc cotisants) et de 21.945 électeurs.

Vote du candidat aux présidentielles de 2012
Inscrits : 69.227
votants : 48.631

L'hémorragie n'est pas colmatée, pourtant le Front de Gauche saint sauveur et rédempteur est là ! 9552 inscrits en moins et là c'est 138.000 adhérents qui sont revendiqués !

Pour les votes du 36ème congrès:
Inscrits : 64.184
Votants : 34.662

L’hémorragie continue, il y a 5043 inscrits (donc cotisants) en moins, pourtant le PCF annonce presque 8000 adhésions de plus depuis les présidentielles de 2012. En plus force est de constater que 13.969 électeurs ont disparu en un an.

Avec le recul, et l'analyse des chiffres, le PCF doit avoir, en réalité, entre 105.000 et 95.000 adhérents. Ou sont les 28.920 inscrits qui ont disparu entre 2007 et 2011 ? Il est impossible pour un parti qui revendique 138.000 adhérents d'avoir 53,49% de ses effectifs (revendiqués) non cotisant !

Cette situation doit interroger les communistes et les communistes doivent demander des comptes à la direction nationale, qui semble, au vu des chiffres, incapable de lutter contre l’hémorragie de ses cotisants. Les 20.000 adhésions reçues entre 2005 et 2007 ont-elles bien été réelle ? pour combien de départs ? Les 8000 adhésions des campagnes présidentielles et législatives sont-elles bien réelles? pour combien de départs ? Des questions légitimes pour les communistes qui doivent connaitre l'état de leur organisation.

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Commentaires (1)
1. Brath-z le 26/12/2012 10:55
Je pense que tu es inutilement alarmiste. Que remarque-t-on de ces données (que je te remercie de fournir, je les recherchais justement) ?
Et bien tout simplement que le PCF à l'instar de l'ensemble des partis politiques français est lui aussi traversé par la présidentialite qui fait se déplacer aux urnes (sachant que c'est au moment même du vote qu'une partie non négligeable de militants payent leur cotisation, encore une fois à l'instar de beaucoup de partis politiques, cf les derniers congrès du PS et de l'UMP) bien plus de militants que ne le font les congrès.

Il faut donc comparer ce qui est comparable, c'est-à-dire les données des congrès d'une part et celles des votes pour désigner le candidat à la présidentielle d'autre part.

Les congrès (le 35ème n'ayant pas donné lieu à confrontation de textes) :
33ème : 45 398 votants sur 95 537 à jour de cotisation (soit une participation de 47,5%)
34ème : 39 692 votants sur 78 779 à jour de cotisation (soit une participation de 50,4%)
36ème : 34 662 votants sur 64 124 à jour de cotisation (soit une participation de 54,0%)

Les votes pour désigner le candidat à la présidentielle :
2007 : 61 637 votants sur 93 104 à jour de cotisation (soit une participation de 66,2%)
2012 : 48 631 votants sur 69 227 à jour de cotisation (soit une participation de 70,2%)

Qu'est-ce qu'on observe ?
Déjà, la débandade d'après les 1,93% de 2007. Fort prévisible et compréhensible, cette chute brutale du nombre de cotisants a fait passer le nombre de cotisants non votants de plus de 50 000 en 2005 à moins de 40 000 en 2008, avec une baisse globale du nombre de cotisants de 16 578 sur la période (et de 14 325 entre 2007 et 2008, ce qui indique que l'essentiel des pertes de cotisants sur la période 2005-2008 est dû à l'échec brutal de 2007).
Ensuite, un phénomène qu'on observe dans tous les partis qui ont décidé d'opter pour une consultation de leurs militants à jour de cotisation lors des votes : au moins la moitié (plus des deux tiers dans le cas du FN au congrès de Tours de 2011) des militants revendiqués ne sont pas à jour de cotisation, sachant qu'une bonne partie de ceux qui sont à jour de cotisation payent leur cotisation le jour du vote dans les partis où c'est autorisé (PCF, PS, UMP, EELV). C'était très probablement déjà le cas depuis au moins vingt ou vingt-cinq ans, mais cela ne se voyait tout simplement pas, et le phénomène s'est accéléré dans tous les partis.
Pour le cas particulier du PCF, il est relativement handicapé par rapport au PS et à l'UMP, puisque dans ces deux partis, les élus pèsent plus d'un tiers des adhérents (!). Or ils sont par définition plus prompts à payer leurs cotisations et à participer à la vie de leur parti que les non élus. Avec de 12 000 à 13 000, le poids des élus au sein de la base militante du PCF n'est "que" de 10% des adhérents revendiqués par la direction, et de 35% à 40% des votes lors du 36ème congrès. D'après des responsables du PS que je connais personnellement, les élus du PS représentent quasi systématiquement au moins la moitié des votants (et plus vraisemblablement autour de 60% voire 65%) à chaque congrès du parti depuis plus d'une décennie, pour situer.

Le PCF s'inscrit logiquement dans une dynamique qui touche l'ensemble des partis politiques (dont la situation n'était probablement pas brillante en la matière déjà depuis les années 1980 au moins), à savoir que d'une part seule une portion de plus en plus réduite d'adhérents (dont un "noyau dur" autour des élus quand il y en a) est à jour de cotisations à un instant t, et que d'autre part le nombre de cotisants qui ne votent pas s'amenuise considérablement, ce qui est généralement interprété comme le signe qu'une proportion croissante de cotisants cotise à l'occasion du vote.
Une situation qu'on peut résumer d'une phrase : de plus en plus, ne cotisent guère que les votants aux consultations internes du parti. Notons que cela ne veut pas pour autant dire que les non cotisants ne participent pas à l'action militante.
Avec le renouvellement générationnel brutal que commence à connaître le PCF (qui a un "trou générationnel" en matière de militants : les catégories d'âge entre 30 et 55 ans sont très sous-représentées, il y a un genre de "saut" entre les plus de 55 ans et les moins de 30 ans... un phénomène qu'on retrouvait dans les partis de gauche non PCF dans les années 1970 et qui est connu dans la sociologie politique comme la principale caractéristique du "militantisme progressiste"), cette pratique de la cotisation "utilitaire" surtout intégrée par les plus jeunes va probablement encore s'accélérer.
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