Perspective Com
Conviction et conviction

Nicolas Maury

Débauchage au PS, changement de camp et refondation de la social-démocratie, le patronat peut être satisfait le Parti Socialiste veut passer à droite

Conviction et conviction
Coup de semonce, Sarkozy alors fraîchement élu Président de la République débauche des personnalités appartenant à la Gauche: Martin Hirsch (successeur de l'abbé Pierre), Eric Besson ex responsable du PS qui a changé de camp au milieu de l'élection présidentielle et Bernard Kouchner connu pour être un social-démocrate de droite favorable au CNE, au CPE, au OUI au TCE, a la TVA sociale, en fait aux idées de la droite/MEDEF. puis dernier en date, Jean-Marie Bockel, sénateur et maire PS de Mulhouse.

Après la défaite de Ségolène Royal (candidate du PS) voici que les ténors du parti parlent de refondation du PS et de la gauche: Hollande parle de créer un grand "parti de la gauche" allant du PCF au PS et même vers l'extrême gauche, Dominique Strauss Kahn veut créer un parti nouveau "moderne" avec le MoDem de Bayrou (comme en Italie) ... Les plus lucides (Melenchon) rappel ses camarades a l'ordre: restons à gauche !
Depuis 1982, le PS a infléchi ses politiques, il abandonne les politiques économiques favorables aux salariés pour favoriser les patrons, en 1997 le PS avait atteint le summum de la politique de droite, il avait plus privatisé et cassé le code du travail que tous les gouvernements de droite avant lui.

Nouveau rebondissement, après les législatives, le PS renforce sa position au parlement (+30 députés) il évite la crise politique mais reste malgré tout dans l'opposition. La Gauche est plutôt sortie renforcée (le PCF se maintient malgré une présidentielle catastrophique, les verts gardent leurs députés, seul l'extrême gauche reste absente de l'assemblée).
Pour Sarkozy, l'enjeu est de taille, il sait qu'au sein du PS les dirigeants sont des hommes de droite dans un parti qui conserve des encrages à gauche. Il tente de débaucher les grands leaders du PS ("les éléphants") afin d'affaiblir le PS structurellement et de le pousser à la crise.

-Dès lors, Ségolène Royal, renie son programme électoral, et renie les thèses du congrès du Mans du PS (congrès qui ne place pas le PS à gauche): rejet du SMIC à 1500 euros en 2012, rejet des propositions économiques du PS élaborées par Eric Besson et Strauss Kahn etc. Elle s'affirme comme une "blairiste" convaincue (étant en ce moment même au Royaume Uni, je vois les dégâts de la politique de Tony Blair)
-Jack Lang, aussi est attiré par les sirènes de la droite, il quitte le groupe PS à l'assemblée nationale (mais il y reviendra vite) car il ne supporte plus les "leçons" de ses camardes socialistes lorsque le droite lui propose des postes d'études pour "la réforme des institutions".
-Manuel Valls député socialiste, salut le discours de François Fillon et rejette les critiques de ses camardes socialistes lorsque le PS se rapproche de l'UMP.
-Dominique Stauss Kahn, l'économiste "social-démocrate" comme il aime se définir serait proposé par Sarkozy au FMI, c'est bien mais il faut bien voir que si Strauss Kahn est proposé a ce poste c'est parce qu'il ne remettra pas en cause la politique de l'UMP car elles sont les même que celle du FMI et de l'OMC (dirigé par le socialiste Pascal Lamy). Le FMI ne résout en rien les problèmes de pauvreté dans le monde, le FMI ne fait que les renforcer.
Strauss Kahn est soutenu par l'Union Européenne, gouvernée par des libéraux-conservateurs qui privatisent a tour de bras tous les services publics de l'UE.

Sarkozy réussi son pari, il "ouvre" son exécutif aux responsables les plus à droite du PS pour appuyer sa politique antisociale. Le PS n'a plus que 2 solutions:

-Soit il confirme son virage a droite, il fait son "Bad Godesberg", et se tourne vers le MoDem et l'UMP comme aujourd'hui. S'ouvrant ainsi une période de crise politique longue comme pour le SPD allemand ou le Labour britannique dont les programmes sont indissociables de leurs adversaires de droite. Il trahit ses valeurs, son histoire et l'idéal Jauréssien qu'il aime bien mettre en avant
-Soit il reste a gauche, il reste un parti social-démocrate attaché aux services publics, aux libertés ouvrières, à la démocratie et au progrès social

Affaire a suivre


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :