Perspective Com
Covid-19 : Pourquoi Luxfer ne sera pas sauvé ? Parce que l'Union européenne ne veut pas de nationalisations

Perspective communiste

L'UE est au seul chevet de l'économie, des capitalistes et autres spéculateurs. Alors que l'Italie s'enfonçait dans une crise sanitaire inédite, l'UE parlait que de règles de discipline budgétaires. Cette fois, c'est sur les nationalisations que l'union européenne gronde. Il est hors de question de créer une "distorsion de concurrence" du marché financier

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire se disait prêt à aller jusqu’à nationaliser des entreprises pour “protéger notre patrimoine industriel”. Force est de constater qu'à ce jour aucune entreprise de notre "patrimoine industriel” et nécessaire pour lutter contre la pandémie de Covid-19 n'a été nationalisé.

L'exemple le plus parlant, et il y en a d'autres, est l'usine Luxfer dans le Puy-de-Dôme. La seule usine en Europe produisant des bouteilles d’oxygène, est aujourd'hui menacée et le gouvernement a refusé sa nationalisation.

Ceci s'explique, sans dédouaner le gouvernement français qui a habitué à changer d'avis toutes les semaines, par l'Union européenne qui exige de ses états membres un rejet catégorique de toute nationalisation, même partielle.

La commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager (membre du Parti social-Gauche radicale du Danemark), explique ce lundi 20 avril dans L'Opinion que les nationalisations créeraient une distorsion de la concurrence et que les Etats doivent verser des subventions aux entreprises, selon le cadre temporaire pour les aides publiques, en rejetant les nationalisations.

Protéger le marché spéculatif avant tout

Pour la commissaire, la vente des actions d’entreprise ne pose pas de problème, "mais s’il s’agit d’une vraie recapitalisation publique, où l’Etat verse de l’argent, attention". Pour la commissaire, le retour de l'Etat dans les entreprise ne serait qu'une "distorsions de concurrence” et une menace sur les marchés financiers.

La commissaire invitant "les managers (les patrons - ndlr) à ce que l’Etat se retire. Donc il ne faut pas que ces entreprises recapitalisées puissent verser des dividendes ou faire des rachats d’actions”.

Décidément cette Union européenne ne vise qu'à protéger les monopôles des capitalistes et autres parasites d'actionnaires. La fameuse solidarité européenne n'est pas les habitant.e.s des états membres, mais bien pour les marchés financiers, les banques et les capitalistes.


Commentaires (1)
1. HUET le 23/04/2020 13:47
On touche ici non seulement à l''absurdité des règles établies par l''UE, mais pire, à leur nocivité et leur action prédatrice.
Nouveau commentaire :