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Crise : Hollande empêtré dans le social-libéralisme

Nicolas Maury

Les égarements du Parti Socialiste ( par les communistes de Clichy - 92)

Crise : Hollande empêtré dans le social-libéralisme
François Hollande au nom du PS vient de présenter un plan en six points pour faire face à la crise financière et à ses retombées prévisibles sur l’économie réelle. Si le premier secrétaire du PS s’en prend, à juste titre, au scandale des cadeaux fiscaux (le paquet fiscal de 14 milliards) consentis par Sarkozy aux plus fortunés, il ne remet pas en cause le capitalisme financiarisé. Ainsi, il n’envisage pas une réelle réorientation de la politique de l’UE, qui pousse pourtant aux privatisations et conforte l’emprise des marchés financiers sur le Vieux Continent. Le PS refuse tout assouplissement de la discipline budgétaire européenne, alors que s’impose plus que jamais l’exigence d’un abandon des critères de Maastricht avec la sortie du calcul des déficits publics des crédits consacrés à la recherche, à l’éducation, à la santé, au logement social, au financement des grandes infrastructures. En France et en Europe, il faut d’urgence affamer la spéculation, en pratiquant une sélectivité du crédit et en réservant le crédit non aux spéculateurs mais pour la création d’emploi, ce qui suppose une réorientation de la BCE dont F. Hollande ne souffle mot.

La fable du coût excessif du travail

Partageant avec la Droite et le MEDEF, l’idée fausse que le coût du travail, pèse sur les difficultés des entreprises, F. Hollande ne remet pas davantage en cause les exonérations de cotisations sociales patronales, tout au plus souhaite-t-il les conditionner à des promesses d’accords salariaux, là où les communistes veulent revaloriser et moduler le taux des cotisations sociales selon l’usage que font les entreprises de leur profit. La gauche doit rompre ce consensus droite PS sur les charges sociales.

Vers des Fonds régionaux pour l'emploi ?


Le PS propose un Fonds national de garantie, financé par l’Etat et la caisse des dépôts pour éviter la chute des banques et leur permettre de délivrer le crédit dont l’économie a besoin pour se développer. Les prévisions officielles de croissance (1%) sont en effet préoccupantes. Mais justement : le moment n’est-il pas venu de mettre partout en œuvre la proposition des communistes de créer dans chaque région, et en premier lieu en Ile de France, des Fonds Régionaux pour l’emploi et la formation afin de permettre aux PME de ne pas faire les frais de la crise ? Elles pourraient ainsi avoir accès au crédit à taux très bas, dès lors qu’il s’agirait de créer des emplois. Vingt régions sont présidés par un socialiste, c’est donc possible. Ces Fonds pourraient prendre en charge tout ou partie des intérêts et être accordés aux PME sous le contrôle des salariés, des élus locaux et régionaux, sous réserve de création effective d’emplois. Un Fonds national pourrait être effectivement créé: les communistes proposent de l'alimenter à partir des 27 milliards d'euros d'aides publiques, aujourd'hui inefficaces, accordées aux entreprises.

Une maîtrise publique du crédit

Mater les marchés financiers suppose la création rapide d’un pôle public de crédit, en procédant aux renationalisations nécessaires et en accordant des droits nouveaux aux salariés, notamment plus qu’un droit de regards sur l’usage des fonds collectés. Coté pouvoir d’achat, le secrétaire du PS avance l’idée de la généralisation du chèque transport et de la revalorisation des allocations familiales. Bien. Mais pas un mot sur le SMIC ni sur l’urgence du relèvement massif des salaires et des retraites pour relancer la consommation et donc l’économie . A l’appel du PCF, 15000 personnes ont pourtant défilé samedi sous les fenêtres de l’Elysée et du MEDEF.

Le capitalisme à fait son temps

Pour les communistes, il faut s’attaquer à la logique même du capitalisme qui secrète la spéculation comme la vigne donne le vin. Le moraliser comme le veut Sarkozy relève de l’escroquerie intellectuelle, le réguler est tout aussi illusoire : sa régulation c’est le taux de profit. Parmi les réformes transformatrices que propose le PCF, celle de la fiscalité taxant les actifs financiers, c’est à dire des titres boursiers et leur rendements devient avec la crise d’une urgence criante. Elle permettrait une autre utilisation de l'argent. Enfin, le règne du dollar touche à sa fin : parce que les communistes voient loin, ils avancent l’idée d’une monnaie mondiale commune, au service des peuples, du co-développement et du progrès social.


Commentaires (2)
1. Tourtaux Jacques le 02/10/2008 07:19
C'est fou ce qu'il ressemble à son copain Delanoë !
J. Tourtaux
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