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Crise agricole : Le MODEF et la FNJEF interpellent le Président de la République

Perspective communiste

Dans le cadre de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture, Pierre THOMAS, Secrétaire Général du MODEF (Mouvement de défense des exploitants familiaux) et Cyril ROMERO, Président de la FNJEF (Fédération nationale des jeunes exploitants familiaux), interpellent le Président de la République sur l’avenir des exploitants familiaux et des jeunes installés

Les exploitants familiaux et les jeunes installés sont les premières victimes d’une dégradation permanente des prix de vente de leur production, qui ne leur permettent plus de couvrir les coûts. Toutes les filières sont confrontées à des pertes de revenus importantes entraînant une multiplication de cessations d’activités ou malheureusement quelquefois beaucoup plus graves. Le monde agricole et notamment les jeunes sont en souffrance : manque de perspectives stables, revenu au ras des pâquerettes et incertitude sur l’avenir.

Le MODEF et la FNJEF ne sont pas surpris de cette situation, elle est la conséquence logique d’une politique agricole européenne basée sur la concurrence libre et non faussée à l’intérieur de l’Union Européenne et à l’extérieur avec l’OMC et les accords de libre-échange. Cette crise libérale que le MODEF dénonce depuis tant d’années est une crise structurelle, cautionnée, programmée et encouragée par les grandes organisations agricoles françaises et les gouvernements successifs.

Le démantèlement des derniers outils de régulation du marché, avec notamment la sortie des quotas laitiers en 2015 place les petits et moyens exploitants dans une situation catastrophique.

Sans une vraie régulation des productions, des prix et des marchés, l’agriculture familiale aussi performante, soit-elle, n’aura pas d’avenir. Le MODEF et la FNJEF affirment que, sans prix agricoles rémunérateurs, sans filets de sécurité, sans un certain niveau de protectionnisme, la France perdra sa souveraineté alimentaire dans les productions de qualité. Le MODEF et la FNJEF appellent à un changement radical de politique pour une agriculture rémunératrice, solidaire, durable, responsable et une agriculture efficace d’un point de vue social, économique et environnemental.

Les exploitants familiaux et les jeunes lancent des signaux de détresse et exigent du Président de la République et de l’Union Européenne:

- Des prix minimums garantis couvrant les coûts de production et surtout la rémunération du travail des exploitants familiaux,
- Un encadrement des marges de la grande distribution avec le coefficient multiplicateur,
- Une maitrise des volumes de production (quotas, droits à produire …),
- La surprime des 52 premiers hectares à 100 % dès cette année,
- Une baisse des cotisations sociales pour tous les agriculteurs dégageant un revenu inférieur au SMIC,
- Une politique de partage du foncier avec le système de location-vente des terres aux jeunes,
- Une aide complémentaire afin de garantir un SMIC durant 5 ans lors d’une installation,
- Un maintien des prêts bonifiés à l’agriculture afin de favoriser l’installation des jeunes,
- Le refus du TAFTA.

Le 27 février 2016
Pierre THOMAS et Cyril ROMERO


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