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Crise en Tunisie, les communistes et l'UGTT dénoncent les actions du Président Kaïs Saïed

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Le Parti des Travailleurs a mis en garde contre les dangers du conflit des pouvoirs, entre la présidence de la République et le Parlement, sur l’unité et la sûreté nationale ainsi que sur l’avenir du pays.

De son côté la puissante organisation syndicale, l'UGTT, ne laissera pas passer le plan de destruction social du FMI.

Article et traduction Nico Maury

Les communistes du Parti des Travailleurs de Tunisie ont condamné la dissolution de l'Assemblée des représentants du peuple (parlement) par le Président Kaïs Saïed, un "dictateur sous les traits d'un juriste".

Les communistes critiquent les partis Ennahdha (droite islamiste) et le Parti destourien libre. "Ce sont deux partis fascistes dont le seul but est de maintenir le pouvoir des capitalistes et d'adhérer à la politique néolibérale" explique le parti, ajoutant : "Le chômage a augmenté, l'économie est en crise profonde et les troubles sociaux se multiplient. Cela ne protégera pas la souveraineté de l'État."

Le Secrétaire général du Parti des Travailleurs, Hamma Hammami, a indiqué qu’aucun dictateur n’avait pris en main autant de pouvoirs que Kaïs Saïed. Il a estimé que ce qui s’était passé était un coup d’Etat pour s’emparer du pouvoir et que tout ce que fait Saïed n’est qu’une mascarade. La Tunisie n’était plus une République, et la plupart des institutions ont été anéanties par Saïed déclare le leader des communistes tunisiens.

L'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) a averti la semaine dernière le président Kaïs Saïed que le syndicat n'est pas prêt à accepter les diktats du FMI dans le cadre du "plan de sauvetage" proposé par celui-ci. Le Secrétaire général du syndicat, Nur a-Din Tabubi, déclare : "Alors que le pays a besoin de stabilité politique pour relancer l'économie, nous nous opposerons fermement à toute initiative qui pourrait nuire aux travailleurs et aux masses. Nous n'avons pas l'intention de garder le silence, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires".

"Le syndicat général des travailleurs ne peut accepter les mauvaises conditions du plan de sauvetage, qui comprend la privatisation et le licenciement de dizaines de milliers de fonctionnaires". L'UGTT, qui représente environ un million de travailleurs dans le pays, a annoncé qu'elle était prête à déclencher une grève générale pour contrecarrer les réformes néolibérales.

Parmi les clauses que le FMI exige en échange d'une aide d'urgence : un gel des salaires de cinq ans et un arrêt des recrutements dans le secteur public, la privatisation des entreprises publiques et la suppression de toutes les subventions pendant quatre ans.


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