Crise financière: l'échec du libéralisme économique
Nicolas Maury
Les places financières de la planète ont vécu un lundi noir, les valeurs spéculatives ont chuté et les libéraux chantres du non interventionnisme étatiques ont décidé d'engager les états pour limiter les dégâts de leur gestion de l'économie
Depuis maintenant plus d'un an, politiques, banquiers et experts ne cessent d'expliquer que « le pire est dernière nous » (comme le disait il y a cinq mois le patron de la banque Lehman Brothers aujourd'hui en faillite), que les effets de la crise « seront mesurés » (la ministre Christine Lagarde fin 2007) ou que « la crise est finie » (un hebdomadaire de qualité le mois dernier). En réalité, ils ne savent strictement rien, pas plus que l'équipage d'un navire pris dans une effroyable tempête ne sait quand ça va finir.
Mais la crise est là, la spéculation, moteur du capitalisme de la fin du XX° siècle vient de pousser l'économie mondiale au bord de la récession. En même temps lorsqu'on a quelques base d'économie on sait que le capitalisme porte en lui même les fondements de la crise économique. Loin des crises "classiques" du capitalisme (les surproductions) nous sommes entrés dans une ère dématérialisées ou la finance a dépassé l'économie. Les gouvernements ont encouragé la spéculation depuis le début des années 80 et ils sont responsable de cet état de fait. Libéraliser/Privatiser l'économie ont été les leitmotiv des politiques des libéraux (de droites comme sociaux-démocrates).
Mais la crise est là, la spéculation, moteur du capitalisme de la fin du XX° siècle vient de pousser l'économie mondiale au bord de la récession. En même temps lorsqu'on a quelques base d'économie on sait que le capitalisme porte en lui même les fondements de la crise économique. Loin des crises "classiques" du capitalisme (les surproductions) nous sommes entrés dans une ère dématérialisées ou la finance a dépassé l'économie. Les gouvernements ont encouragé la spéculation depuis le début des années 80 et ils sont responsable de cet état de fait. Libéraliser/Privatiser l'économie ont été les leitmotiv des politiques des libéraux (de droites comme sociaux-démocrates).
Adam Smith, père fondateur du libéralisme économique, avec son œuvre principale, la Richesse des nations, avance que la régulation de l'économie se fait par une "main invisible". Les libéraux vivent dans une illusion depuis le XVIII° siècle. En effet, les actions des individus sont coordonnées et rendues complémentaires par le marché et ce qu’il appelle la « main invisible. » Selon Smith, les «lois» du marché, associées au caractère égoïste des agents économiques, conduisent à un résultat inattendu : l’harmonie sociale. On a vu les résultats: la lutte des classes
Les libéraux sont devenu des champions de l'intervention étatique, preuve de l'échec du libéralisme. Le très spectaculaire retournement de doctrine du «pays du libéralisme économique» qui rachète à tour de bras ses institutions financières défaillantes, quand la doxa voudrait que seuls les plus aptes survivent, que ces destructions soient in fine créatrices et que la main invisible du marché régule tout est intéressant.
On aura tout vu, au pays de la libre entreprise. Pourquoi avoir dépensé 85 milliards de dollars - l'équivalent de huit mois de guerre en Irak. Après avoir sauvé la peau des deux principales maisons de prêts hypothécaires, Fanny Mae et Freddy Mac, l'État américain nationalise l'assureur AIG. Lehman Brothers sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, l'assureur américain AIG, quasiment nationalisé par la Réserve fédérale américaine (FED). Même si l'intervention diffère d'un continent à l'autre : Aux USA, on nationalise les entreprises en faillite, en France on vend celles qui sont rentables…
L'économie britannique colle traditionnellement à celle des États-Unis. Il y a tout juste un an, à peine la crise du subprime avait-elle éclaté d'un côté de l'Atlantique que de l'autre, Londres était contraint de nationaliser déjà la banque Northern Rock.
Rassurez vous, une fois que l'argent publique utilisé pour le rachat des banques, aura remis a flot les établissements nationalisés, les libéraux se feront une joie de tout vendre au privé pour une bouchée de pain. Et ainsi reprendra pour un cycle le système libérale du capitalisme financier.
La FED injecte 180 milliards de dollars de liquidités aux marchés financiers internationaux . 100 milliards de liquidités injectés dans le circuit monétaire entre lundi et mardi. Les sommes engagées par la Banque centrale européenne (BCE). 280 milliards de dollars offerts aux spéculateurs.
Pourquoi offrir des sommes colossales aux requins de la finance et non aux travailleurs ? Pourquoi injecter 280 milliards de dollars d'argent publique pour des intérêts privés ?
Tour d'horizon de la presse internationale... les rats quittent le navire
Après avoir defendu le modèle capitaliste libérale financier, la presse change de bord, les rats quittent le navire.
-«Wall Street is kaput», diagnostique le Washnigton Post pour qui il n'y a plus grand chose à sauver dans le système financier actuel.
-«Il n'est pas trop tôt pour regarder au delà de la crise et reconsidérer les promesses trompeuses de l'idéologie anti-régulation qui règnent à Washington depuis les années Reagan et ont conduit le système à son point de rupture», analyse l'International Herald Tribune.
-Le Financial Times dénonce le système d'autorégulation du marché: «Tout cela montre l'importance de l'erreur commise par le législateur et les instances de régulations en s'en remettant aux agences de notation. Il faut trouver une autre solution.»
-Le chroniqueur de Libération, Bernard Guetta, prédit un retour au keynesianisme en économie: «Seul recours dans cette débâcle qui touchera les cinq continents, l’Etat va revenir en force.»
-Mais le Wall Street Journal se montre partisan d'un ligne dure, intraitable avec les faibles: «c'est le moment de dire “non”».
-Le Figaro se fend d'un «tuez-les tous, le marché reconnaîtra les siens»: «Chacun a bien conscience que la clé se trouve à Washington, où l'on navigue à vue, en sauvant l'essentiel avec des deniers publics et en laissant sombrer ce qui est considéré comme non vital.»
Le bon sens économique veut que les secteurs clefs de l'économie soient protégé des appétits des financiers et du privé. C'est une question de logique. Pour les libéraux tout doit être libéralisé (c'est à dire tenu par le privé et les bourses), c'est la politique qui est suivie par les gouvernements de droite comme de gauche depuis 1983 (Jospin par exemple a plus privatisé que les gouvernements de droite avant lui).
Pourtant pour rendre une économie durable, il faut nationaliser les secteurs clés de l'économie, non dans le but de les renflouer pour les brader ensuite au privé, mais pour les mettre au services des citoyens.
La présence de l’État dans des activités économiques de base se justifie par la nécessité de contrôler un élément clé de l’équilibre économique : l’approvisionnement en énergie, sa distribution, l’organisation d’un réseau de transport efficace et géographiquement homogène, représentent des coûts fondamentaux pour toute économie nationale. Mais aussi contrôler l'argent et l'usage du crédit par l'étatisation des banques et des instituts du crédit.
Le but, rendre l'argent utile pour le peuple et non les requins de la finance.