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Cuba envoie de l’aide médicale en Haïti

Nicolas Maury

Vous n’êtes pas près de l’entendre sur les médias... D’autant que les États-Unis mettent le paquet pour faire parler d’eux et oublier leur rôle dans la misère de ce pays

Cuba enverra davantage de médecins en Haïti, secourir les victimes du puissant séisme qui a dévasté ce pays caribéen, le plus pauvre de l’Amérique Latine.

Le Ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez a annoncé qu’aucune victime n’a été enregistrée parmi les 403 coopérants cubains qui travaillent en Haïti, dont 344 médecins et personnel paramédical. Il a cependant fait savoir que 2 coopérants se trouvant à Port au Prince, ont souffert des lésions légères.

"Nous organisons l’envoi de l’aide médicale d’urgence à la République sœur d’Haïti. Nous enverrons des médicaments et une quantité supplémentaire de médecins ».

Il a expliqué que 2 hôpitaux de campagne ont été installés par les coopérants cubains dans les installations du personnel cubain à Port au Prince. Ils ont soigné jusqu’à présent 670 blessés et ils y ont même fait de la chirurgie.


En République dominicaine et à Cuba, où le séisme a aussi été ressenti, la population s'est préparée au pire.

L'onde de choc qui a frappé l'île d'Haïti, a été ressentie jusqu'à Guantanamo, dans le camp de détention américain à Cuba, à près de 300 km de Port-au-Prince. En République dominicaine, qui jouxte Haïti, on a ressenti la secousse pendant 30 longues secondes. Le séisme y a provoqué un véritable mouvement de panique, explique ElCaribe.com.

Une alerte rouge au tsunami, le niveau maximal, a aussitôt été déclenchée dans une grande partie des Antilles jusqu'à ce mercredi matin.

Craintes d'un tsunami

Alors que le soleil se lève sur cette zone, les autorités se veulent désormais rassurantes. Dans un communiqué lu à la télévision nationale, la Défense civile cubaine assure que, finalement, "aucune élévation du niveau de la mer n'avait été signalée jusqu'à présent dans aucun point de la zone côtière". Un appel au calme a été lancé à la population.

Menace réelle ou pas, sur place on redouble de précaution. A Saint Domingue, les stations de métro ont été fermées suivant les recommandations du Centre d'opérations des urgences. Le site d'informations La Opinion raconte que des centaines de Dominicains résidents dans les zones côtières se sont dirigés vers les parties les plus élevées en prévision d'un tsunami.

A Cuba, le séisme a suscité la même crainte d'une catastrophe imminente. Des mesures de prévention ont été prises. Les 82 000 habitants de la ville de Baracoa, à l'extrémité orientale de l'île, ont été évacués mardi dès l'alerte au tsunami connue.

La presse locale relaie la peur du raz-de-marée qui s'empare de la population. "Je ne peux pas parler, je dois m'en aller (...). Il faut s'enfuir et tout le monde court partout. Une vague immense arrive", s'inquiète Milagros une habitante à un correspondant de l'agence Reuters sur place.

Plus de peur que de mal pour Cuba et la République dominicaine. Le jour venu, aucun dégât ni blessé n'a été constaté, contrairement au réveil difficile pour les Haïtiens: la Croix-rouge y dénombre déjà près de 3 millions de personnes affectées par la catastrophe.

"Nous allons envoyer une aide médicale d'urgence à la république soeur d'Haïti. Nous enverrons une certaine quantité de médicaments, de matériel médical, tandis que des médecins supplémentaires se rendront sur place", a déclaré le ministre cubain des Relations extérieures Bruno Rodriguez en recevant son homologue du Surinam, Lygia Louise Irene Kraag-Keteldijk.

Le président cubain Raul Castro a exprimé sa "profonde douleur et consternation" et a assuré son homologue haïtien René Préval de l'"aide solidaire" de Cuba, dans un message diffusé par les médias cubains.


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