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Cuba inscrite de nouveau sur la liste noire de Washington

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Washington a décidé d'ajouter Cuba à sa liste des pays qui ne coopèrent pas suffisamment en matière de contre-terrorisme. En cause, la présence sur l'île de membres d'un groupe rebelle colombien dont Bogota exige l'extradition. La Havane était sortie de cette liste en 2015 sous Barack Obama

L'administration de Donald Trump continue de détricoter les relations que Barack Obama était parvenu à tisser entre les Etats-Unis et Cuba. Washington a en effet décider d'ajouter Cuba à sa liste noire de pays qui ne coopèrent pas suffisamment en matière de contre-terrorisme. Une liste courte, puisqu'elle rassemble aussi l'Iran, la Syrie, la Corée du Nord et le Venezuela, et dont La Havane avait été retirée en 2015, sous la présidence de Barack Obama.

Une annonce plus symbolique qu'autre chose puisqu'elle permet principalement d'interdire la vente d'armes américaines à Cuba alors que compte tenu des relations tendues entre les deux pays, Cuba n'importe pas d'armes américaines.

Une décision motivée par la présence de rebelles colombiens

Pour expliquer sa décision, le département d'Etat américain invoque la présence sur l'île de négociateurs du groupe rebelle colombien ELN (« Armée de libération nationale »). Venus en 2017 à l'occasion de négociation de paix organisées avec Bogota dans la capitale cubaine, ils n'en sont jamais repartis. Ils font l'objet de mandats d'arrêt internationaux et sont recherchés par Interpol pour des actions attribuées à l'ELN en Colombie.

Alors qu'en janvier dernier le président colombien Ivan Duque avait durci le ton et demandé, sans succès, leur extradition « le refus de Cuba de discuter de manière productive avec le gouvernement colombien démontre qu'elle ne coopère pas avec le travail des Etats-Unis en soutien aux efforts de la Colombie pour une paix juste et durable », a estimé la diplomatie américaine.

La Havane se pose en victime du terrorisme organisé par Washington

De fait, Cuba a rejeté la requête, expliquant que le protocole établi dans le cadre du processus de paix garantissait un retour sûr de la délégation de l'ELN en cas de rupture des pourparlers. La Havane n'a pas tardé à répondre à cette décision américaine, se posant en victime du « terrorisme organisé, financé et exécuté » par Washington.

Les autorités cubaines ont à la même occasion saisit au vol l'occasion de dénoncer « le silence complice et suspect » des Etats-Unis après les coups de feu tirés fin avril contre la façade de leur ambassade à Washington.

« Cuba a de nombreuses raisons d'exiger une enquête approfondie du gouvernement américain et […] que cessent la politique agressive, les attaques verbales qui encouragent de tels comportements », écrit ce jeudi matin « Granma », le quotidien du parti communiste cubain.

Claude Fouquet
Les Echos


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