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Dangers et limites de l’incinération : que faire des ordures ménagères ?

Nicolas Maury

Le 30 novembre 2006, l’Institut national de veille sanitaire (InVS) publiait les résultats de l’enquête épidémiologique réalisée par entre 1972 et 1985 dont le titre était : “Incidence des cancers à proximité des usines d’incinération d’ordures ménagères”. C’était la plus vaste étude épidémiologique jamais réalisée en France sur l’impact sanitaire de l’incinération.

Dangers et limites de l’incinération : que faire des ordures ménagères ?
En fait, l’InVS a mené conjointement deux études sur l’imprégnation par les dioxines et l’incidence des cancers à proximité des usines d’incinération. Il faut préciser de suite que dans les années 70 et 80, les normes des incinérateurs étaient nettement moins draconiennes qu’elles le sont aujourd’hui.

Cette étude mettait en évidence une relation significative entre le lieu de résidence sous un panache d’incinérateur et l’augmentation du risque de certains cancers, notamment les cancers du sein chez la femme.

Dans la foulée de la publication de cette étude, des associations réclamaient un moratoire sur l’incinération et la suspension immédiate des 16 projets d’incinérateurs en France. Le directeur du CNIID (Centre national d’information indépendante sur les déchets) déclarait : “L’industrie ne peut plus mentir sur les effets néfastes de l’incinération sur la santé humaine, il est temps de mettre un terme à cette technologie archaïque et dangereuse. Ces effets sanitaires ne sont apparemment pas seulement liés à la dioxine mais aussi aux nombreux polluants émis par les incinérateurs dont la grande majorité ne sont ni contrôlés ni mesurés”.(1)

C’est dans les années 1990 que l’image de l’incinération se dégrade en France. Une première affaire de pollution aux dioxines éclate à Halluin, dans le Nord en 1998. Mais, surtout, les exploitants ratent le virage de 1996, date à laquelle les usines devaient être mises en conformité avec deux directives européennes datant de 1989. La France a été condamné pour cela en 2002 par la cour de justice européenne. Des incinérateurs ont été arrêtés en masse. D’autres, aux normes européennes, continuent de fonctionner, d’autres sont en projet de construction.

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