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Décès à 86 ans du cinéaste marseillais communiste Paul Carpita

Nicolas Maury

Le cinéaste communiste Paul Carpita, dont le film "Le rendez-vous des quais" sur la guerre d'Indochine avait été censuré pendant trente-cinq ans, est décédé samedi à son domicile marseillais à l'âge de 86 ans, a-t-on appris auprès de ses proches

Né le 12 novembre 1922 dans la cité phocéenne, fils d'un docker et d'une poissonnière, M. Carpita, prénommé Séraphin mais devenu "Paul" durant la Résistance où il , monte, dès la Libération, des petits documentaires, sorte de "contre-actualités" par opposition aux actualités officielles.

Puis, de 1953 à 1955, il réalise son premier long métrage, "Le rendez-vous des quais", histoire d'amour d'un docker et d'une ouvrière, sur fond de grève des docks en réaction à la guerre d'Indochine.

Dès sa première projection, le film est saisi et interdit par la censure. Il tombera dans l'oubli avant de resurgir en 1989. Lors de sa sortie officielle en 1991, la critique salue en Carpita un "précurseur de la Nouvelle Vague".

"Tourné clandestinement avec des acteurs non-professionnels dans des décors naturels, caméra à l'épaule, il anticipe" le mouvement cinématographique culte de la fin des années 1950, selon le site internet officiel du cinéaste.


Décès à 86 ans du cinéaste marseillais communiste Paul Carpita

Né le 12 novembre 1922 dans la cité phocéenne, fils d'un docker et d'une poissonnière, M. Carpita, prénommé Séraphin mais devenu "Paul" durant la Résistance où il , monte, dès la Libération, des petits documentaires, sorte de "contre-actualités" par opposition aux actualités officielles.

Puis, de 1953 à 1955, il réalise son premier long métrage, "Le rendez-vous des quais", histoire d'amour d'un docker et d'une ouvrière, sur fond de grève des docks en réaction à la guerre d'Indochine.

Dès sa première projection, le film est saisi et interdit par la censure. Il tombera dans l'oubli avant de resurgir en 1989. Lors de sa sortie officielle en 1991, la critique salue en Carpita un "précurseur de la Nouvelle Vague".

"Tourné clandestinement avec des acteurs non-professionnels dans des décors naturels, caméra à l'épaule, il anticipe" le mouvement cinématographique culte de la fin des années 1950, selon le site internet officiel du cinéaste.


Tout au long de sa vie, Paul Carpita a travaillé comme instituteur, faisant tourner ses élèves et ses amis. Courts-métrages ("La récréation", "Marseille sans soleil", "Graines au vent"...) ou films de commande, il parvint à réaliser ses oeuvres loin de Paris et sans grands moyens, épaulé par son épouse Maguy.

"Dès que j'ai su me servir" de la caméra obtenue tout petit, "je l'ai tournée du côté des millions de gens qui ressemblent à papa et maman, les gens humiliés, méprisés", racontait encore récemment à l'AFP ce défenseur d'un cinéma populaire qui avait adhéré très jeune au Parti communiste.

Après "Les sables mouvants" en 1995, M. Carpita signe en 2002 son troisième et dernier long métrage, "Marche et rêve (ou les homards de l'utopie)", une "comédie méridionale" au regard tendre sur trois métallurgistes au chômage, dans la petite ville provençale de Martigues.

M. Carpita préparait un nouveau film provisoirement intitulé "Le Dessin" avec Claude Martino, déjà à ses côtés pour "Marche et rêve".




Pierre Dharréville, secrétaire départemental du PCF des Bouches-du-Rhône, a rendu hommage, dans un communiqué diffusé samedi sur le site du parti: "C’est une immense émotion qui étreint les communistes à l’annonce de la disparition de Paul Carpita. Marseille ne pourra pas oublier le courage d’un jeune cinéaste, censuré pour avoir montré le combat des dockers contre la guerre d’Indochine. Son très beau film, Le rendez-vous des quais, a même failli en disparaître. Paul Carpita était un très grand cinéaste, enraciné dans une culture populaire. Il a toujours été du côté des humbles, de ceux qui luttent, de ceux qui espèrent. Les communistes qui ont partagé avec lui de nombreux combats, lui rendent aujourd’hui hommage."



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