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Décharge d'Entressen

Nicolas Maury

Décharge d’Entressen (Commune de Saint Martin de Crau et non d'Istres): Grève à Provence Recyclage

Décharge d'Entressen
Pour la troisième fois en cinq mois, les travailleurs de Provence Recyclage du site d’Entressen, dans la région de Marseille, se sont mis en grève, cette fois contre les changements d’horaires avec des journées d’une amplitude de 13 heures.

Ils s’occupent, sur les sites de Marseille et d’Entressen, de l’évacuation des 1 200 tonnes d’ordures journalières. Sur le site d’Entressen, ils sont quatorze qui déchargent les camions et les wagons, et enfouissent les déchets sur cette décharge à ciel ouvert, au milieu de la plaine de la Crau.

Lors de leurs premières grèves en juin et août 2006, les travailleurs avaient obtenu un rappel important sur les heures de nuit, non payées jusque-là: 3500 à 6000 euros par ouvrier, l’engagement du paiement des heures supplémentaires dues depuis cinq ans et l’embauche des intérimaires en CDI.

Mais fin septembre, le patron a voulu changer le contrat de travail en modifiant unilatéralement les horaires. Au lieu de venir de 5heures à 13heures, comme stipulé sur leur contrat, les travailleurs devaient venir de 5h30 à 10h30, puis subir une coupure de cinq heures et reprendre le travail de 15h30 à 18h30. La journée de travail s’étalerait donc sur 13heures. Cela aggraverait considérablement leurs conditions de vie, alors qu’ils travaillent déjà trois dimanches par mois, ainsi que les fêtes et les jours fériés, souvent sans même pouvoir prendre de compensation en semaine. Ils devraient partir de chez eux aux alentours de 4h30 pour ne rentrer que vers 19h30. Cela poserait encore plus de problèmes à ceux qui habitent loin, d’autant que le patron voulait aussi pouvoir déplacer du jour au lendemain les travailleurs sur des sites éloignés de plus de 60 kilomètres, d’Entressen à Marseille.

Les travailleurs de Provence Recyclage du site se sont mis en grève le 30 septembre. Ils se sont adressés aux éboueurs de Marseille ainsi qu’à la population, avec des diffusions de tracts sur le Vieux Port, à Salon, à Istres. Ils ont retardé le départ d’un train d’ordures. Et leur grève s’est fait sentir, car les ordures commençaient à s’entasser sur certains sites de stockage qui étaient saturés, et dans certains quartiers de Marseille les éboueurs ne pouvaient même plus les enlever, ne sachant où les décharger.

Les grévistes ont repris le travail au bout de onze jours sans avoir obtenu satisfaction sur les horaires. Si le patron s’est de nouveau engagé sur le paiement des heures supplémentaires, il n’a pas reculé sur la modification de l’horaire de travail. Il prétend que c’est la Communauté de communes qui le lui impose, mais il veut sans doute aussi en profiter pour se débarrasser des travailleurs les moins malléables à son goût.


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