Perspective Com
Déclaration d'André Gerin sur la Taxe Carbonne

Nicolas Maury

Les familles vont donc être frappées d’un nouvel impôt sur la consommation : la taxe carbone. Telle est la proposition de la commission climat-énergie présidée par Michel Rocard

L’objectif est de diminuer les émissions de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique. L’intention est louable mais le moyen choisi est détestable. Il tend à désigner les ménages comme principaux responsables de la pollution, à épargner les vrais pollueurs et à aggraver une fois de plus les inégalités.

La taxe concernera les énergies fossiles : pétrole, gaz, charbon. L’électricité pourrait aussi être concernée.

Dès l’an prochain, il s’agira de facturer 32 euros pour une tonne de CO² émise et de porter le montant à 100 euros en 2030. La taxe pèsera donc chaque année plus lourd.


Il en coûtera, en 2010, aux foyers entre 170 à 300 euros en moyenne par an. Le litre de carburant, déjà frappé par deux taxes (TIPP + T.V.A) représentant 60 % du prix à la pompe, en subira donc une troisième avec une augmentation de 7,7 centimes d’euros sur l’essence sans plomb et de 8,5 centimes d’euros sur le gasoil. La facture de chauffage connaîtra une hausse de 60 euros pour un logement collectif au gaz et de 170 euros par an pour une maison individuelle au fioul.

Seront les plus touchées les populations en milieu rural et péri-urbain pour lesquelles la voiture est indispensable et dont le mode de chauffage est, le plus souvent, le fioul.
La taxe devrait rapporter à l’Etat 8,3 milliards d’euros dont 4,3 milliards payés par les ménages.

Les grandes industries les plus polluantes seront épargnées sous prétexte qu’elles sont soumises à des quotas européens de CO²… gratuits.

Les entreprises qui s’acquitteront de la taxe bénéficieront de compensations sur leurs cotisations sociales et leur fiscalité.

Quant aux familles, rien n’est décidé en matière de contre-parties.

Elles sont donc les principales victimes de cette nouvelle imposition. En faisant des boucs émissaires, les inventeurs de ce racket dissimulent les vraies causes de la pollution et leurs responsables : un mode de production, dont l’axe essentiel est le profit et qui, à cette fin, se moque des salariés et de l’environnement, est prêt à tout pour rémunérer les actionnaires.

Si le gouvernement veut vraiment lutter contre les émissions de CO² , il serait plus efficace et plus juste de moduler, par exemple, l’impôt sur les sociétés selon le bilan de rejet des entreprises et leur niveau d’engagement dans des investissements et des productions propres. Tel n’est pas le choix retenu.


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